Ahhh... Alors, ça y est, tu l'as finalement ouvert, ce petit topic ? Excellente initiative. Xylaire, tu gères.
Rha, Lolita... Le début est une merveille absolue de style :
Vladimir a écrit :
Lolita, light of my life, fire of my loins. My sin, my soul. Lo-lee-ta: the tip of the tongue taking a trip of three steps down the palate to tap, at three, on the teeth. Lo. Lee. Ta. She was Lo, plain Lo, in the morning, standing four feet ten in one sock. She was Lola in slacks. She was Dolly at school. She was Dolores on the dotted line. But in my arms she was always Lolita. Did she have a precursor? She did, indeed she did. In point of fact, there might have been no Lolita at all had I not loved, one summer, an initial girl-child. In a princedom by the sea. Oh when? About as many years before Lolita was born as my age was that summer. You can always count on a murderer for a fancy prose style. Ladies and gentlemen of the jury, exhibit number one is what the seraphs, the misinformed, simple, noble-winged seraphs, envied. Look at this tangle of thorns.
Si vous ne lisez pas l'anglais, il y a deux traductions ; celle en poche pue, prenez la première, celle qui prend des libertés avec l'oeuvre mais en garde la poésie et l'esprit, elle est belle. J'ai un peu senti le ventre mou au milieu du livre, mais dans l'ensemble ça se dévore.
De Nabokov j'ai lu quelques romans, mais ce qui m'a le plus influencé, de lui, c'est ça, qui a donc été édité dans une version commode chez Bouquins il y a peu. Ce sont les cours de littérature qu'il a donné dans je ne sais plus quelle université américaine, il y parle avec amour et passion des auteurs qui l'ont influencé, qu'il a aimés, de ses grands coups de coeur... Le lire après avoir lu les romans en question est merveilleux, et lire dix lignes de la critique des romans qu'on n'a pas encore lus donne envie de s'y plonger. Il a ses têtes : il déteste Dostoïevski, viscéralement, pour lui ce n'est pas un écrivain ; du coup je ne pense pas qu'il aurait aimé qu'on trouve son livre dostoïevskien. Il y a du Tolstoï, du Gogol aussi, mais pas de Dostoïevski, non, ou alors à son insu. Parmi ses auteurs favoris il y a aussi Proust, et si vous commencez à mal parler de Marcel je sors mon flingue. La Recherche, chef d'oeuvre absolu. Si vous aimez les phrases courtes lisez Marc Lévy, nan mais.
Il est tard je me couche, en ce moment je lis "Atlas Shrugged", d'Ayn Rand (c'est aussi mauvais qu'instructif), et je relis "Ainsi parlait Zarathoustra", de Nietzsche (avec la Recherche et Littératures, en voilà aussi un autre bouquin qui a changé ma vie).
"I'd like to pound that rump like an angry butcher" (Kevin Twine)
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