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La donation de Pépin le Bref et la création des Etats pontificaux

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Sources :

- Pépin le Bref de Ivan Gobry Ed. Pygmalion
- Merci à l'historienne Claire Colombi pour ses relectures
- Histoire de Charlemagne, commençant à l'avènement de Pépin au trône, de Alexandrine-Sophie de Bawr

En 752, Etienne II fut consacré Pape. A peine fut-il sur le trône de Rome qu’il dut faire face aux attaques d’un certain Astolf. Ce roi Lombard avait conquis tout le nord de l’Italie et venait même de s’approprier l’Exarchat de Ravenne qui était auparavant sous le contrôle de son ennemi Byzantin. En tant que roi victorieux, Astolf ne pouvait tolérer une enclave religieuse trop proche de son ennemi. En réponse aux attaques, le pape lui proposa un traité de paix, mais rien n’y fit. Après une vaine tentative de médiation de l’empereur Byzantin Constantin V, après tout ces territoires lui appartenaient…, Astolf somma le pape de se soumettre. La papauté ne pouvait pas se défendre seule, il lui fallait un protecteur.

Mais vers qui pouvait-il se tourner ? Pépin le Bref fut nouvellement élu et sacré du côté du royaume des Francs. Le pape allait placer tous ces espoirs en ce roi qui avait la réputation d’être invincible. Pépin était un glaive qui avait besoin de la croix pour fonder une véritable dynastie légitime quant à Etienne II, il était dépositaire de la croix et avait, lui, besoin d’un glaive pour le protéger. Alors en pèlerinage à Rome, un leude franc eut pour mission de remettre à son roi, Pépin, une lettre exprimant toute la détresse du pape et sa demande d’intervention.

Pépin accepta l’appel à l’aide. Le pape Etienne prit alors l’initiative d’aller à la rencontre du roi franc pour lui exprimer toute sa détresse en personne. Pendant ce temps les Lombards commençaient à envahir le Saint Siège. En 754, Pépin le Bref et Etienne II se rencontrèrent à Langres. Face au vicaire du christ, Pépin se prosterna. Le lendemain, lors de l’entretien entre les deux souverains, ce fut au tour d’Etienne de se prosterner. Il le suppliait d’intervenir. Face à la détresse du pape, Pépin le Bref s’engagea à obtenir de Astolf le respect des traités conclus et la restitution de l'Exarchat de Ravenne récemment arraché aux Byzantins.

Un traité entre les deux souverains, appelé la donation de Pépin, fut signé et dit ceci

“Pacte d’alliance conclu entre le pape Etienne par le roi pépin à Carisiacum du consentement de tous les abbés, ducs et comtes francs. Si notre seigneur notre Dieu nous rend vainqueur de la nation et du royaume des Lombards, nous concédons à vous, bienheureux Pierre, prince des apôtres, et aux papes vos vicaires à tout jamais, en totalité, sans réserve pour nous ni pour nos successeurs, le titre de patrice des romains, toutes les cités, duchés et châteaux compris dans l'exarchat de Ravenne, ensemble tout ce qui relevait précédemment de la domination des empereurs avec toutes les annexes des territoires aujourd’hui dévastés, envahis ou usurpés par la très inique race des Lombards. Ainsi nous en faisons le serment.”

Désormais il fallait faire entendre raison à Astolf. Pépin le Bref lui envoya trois missions pour tenter de conclure un traité de paix. Sans succès. Le Pape et Pépin voulaient user de tous les stratagèmes possibles afin d’éviter la guerre. Face à un chef militaire de la trempe de Astolf, leur ambition était vaine. En 755, Pépin rassemblait alors une puissante armée près de Soissons et fit route vers Rome. La réputation d’invincibilité de Pépin allait se confirmer. Arrivé dans Pavie, il pouvait constater le désastre, tout n’était que désolation. Après sa défaite implacable, Astolf promit à Pépin de réparer toutes les injustices dont il s’était rendu coupable envers le pape et les romains par serment. Pépin ne croyait guère en la sincérité de l’homme mais il s’était donné “la paix” comme mission et elle était rendue. Alors il rentra en son royaume franc. Il n’avait pas encore franchi les Alpes que Astolf rompit son serment et se remit à attaquer. Après de multiples appels à l’aide du Pape, Pépin rappela son armée et se

fit un devoir de châtier l’impétueux lombard. La défaite allait être cuisante. Pépin voulut être un instrument de la justice divine et non pas de la vengeance terrestre. Malgré sa défaite, Astolf ne sera pas condamné à mort mais devra rendre les villes, les otages et payer de lourdes indemnités de guerres. Pépin le Bref renouvela une seconde fois sa donation et plus tard son fils Charlemagne la confirmera. Il allait alors être qualifié de “protecteur, de fils aîné de l’Eglise et de roi très chrétien”

La donation de Pépin le Bref et la création des Etats pontificaux

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