Le 21 mars 2002, John Darwin est porté disparu en mer du Nord. Il a été aperçu pour la dernière fois pagayant, au large de Seaton Carew (nord-est de l’Angleterre) où le couple réside. L’hélicoptère et les cinq bateaux de sauvetage lancés à sa recherche retrouveront une pagaie, un canoë rouge à la dérive, mais pas son occupant. Et pour cause, John Darwin est déjà sur la terre ferme, bien au sec. Car pour toucher l’assurance-vie et se refaire une place au soleil, lui et sa femme ont monté une incroyable machination, mentant même à leurs propres enfants.
L’histoire vraie de John Stonehouse, ministre britannique devenu espion à la solde de la Tchécoslovaquie pendant la guerre froide. Cette minisérie emprunte les codes de la comédie absurde pour retracer avec malice le parcours d’un menteur pathologique interprété par Matthew Macfadyen. L’histoire est racontée en marche arrière, puis que les premières scènes s’ouvrent sur John Stonehouse qui simule sa propre mort en 1974 en quittant ses vêtements sur une plage de Miami. Au fil de la série, on découvre ses déboires financiers, son implication dans l'espionnage pour le gouvernement tchécoslovaque et ses tentatives maladroites pour échapper à ses problèmes. La mini-série en trois épisodes de la chaîne britannique ITV est disponible sur Arte.tv jusqu'au 21 mai prochain.
Fin des années 1960, en Angleterre. Fils de syndicalistes, au service de la Royal Air Force durant la Seconde Guerre mondiale, le député quadragénaire John Stonehouse cumule les atouts aux yeux du Premier ministre travailliste Harold Wilson, qui souhaite rajeunir ses troupes. Voilà John promu ministre de l’Aviation. Mais piégé par une interprète qui le séduit lors d’un voyage en Tchécoslovaquie, il devient espion pour l’ennemi communiste... sans éprouver la moindre culpabilité. Au contraire : les billets pleuvent et John mène la grande vie. À la fin des années 1960, il était présenté comme l’étoile montante du parti Labour, qui l'envoyait ferrailler sur les plateaux télé contre une autre figure prometteuse, Margaret Thatcher. Mais John Stonehouse n’était qu’une coquille vide. Imbu de lui-même, le député-ministre a failli dans tous les rôles qu’il a endossés : espion calamiteux, mari infidèle trop voyant, entrepreneur aussi avide que désastreux... En trois épisodes, Stonehouse adopte un ton léger et comique, mettant en lumière les péripéties loufoques de ce héros alors qu'il tente de naviguer dans un monde politique complexe. La série offre une critique satirique de la politique britannique tout en explorant les thèmes de la trahison, de la cupidité et de l'illusion du pouvoir. Le petit plus, outre un Macfadyen génial, c’est que son épouse/ex-épouse dans la série est campée par sa véritable femme à la ville, Keeley Hawes, une autre actrice britannique bien-aimée. Elle joue donc Barbara Stonehouse, qui oscille entre l'incrédulité et la colère face aux actions de son mari maladroit. Enfin, Kevin McNally complète le tableau principal et offre une performance impressionnante en tant que Premier ministre Harold Wilson, apportant une touche de sérieux à la comédie.
À la suite de la diffusion de la série, la véritable fille de Stonehouse a exprimé sa préoccupation quant à la manière fausse dont la série dépeint l'histoire de sa famille. La mini-série nous rappellera A Very English Scandal, avec qui il partage un scénariste, John Preston. Mais le petit clin d’œil à The Thief, His Wife and the Canoe où le héros simulait également sa propre mort à partir d’une histoire vraie est aussi à noter. De toute façon, on reste dans le domaine de la fiction malgré une inspiration de faits réels.
Commentaires (2)
Courte série que j'ai apprécié. John est un sacré pauvre type et je suis toujours désespérée de ces histoires où des femmes sous influence acceptent l'inacceptable.
Mouais..... bof.... à regarder si on a une grippe un dimanche après-midi hivernale