Lorsque les investigations de la police nord irlandaise sur une série de meurtres n'avancent pas, une enquêtrice est envoyée à Belfast pour suivre l'affaire de plus près. En parallèle de l'enquête, le meurtrier, un père de famille qui semble irréprochable du nom de Paul Spector, continue ses crimes au nez et à la barbe des forces de l'ordre...
The Fall, série TV britannique disponible sur Netflix, suit la mission délicate de la Superintendant Stella Gibson, appelée à la rescousse pour passer en revue l’enquête sur le meurtre d’une notable de la ville menée par la police de Belfast. Mais lorsque la commissaire se retrouve, bien malgré elle, au cœur d’un jeu malsain du chat et de la souris avec le tueur en série, elle va se plonger corps et âme dans cette course contre-la-montre afin d’éviter que le nombre de victimes ne continue d’augmenter.
Attention série addictive en vue ! Une fois que vous serez rentré dans l’univers génialement dérangeant de The Fall, vous ne pourrez plus en sortir. La série britannique créée par Allan Cubitt happe le téléspectateur grâce à sa traque lente, entêtante, entre les deux protagonistes pour ne le lâcher qu’à la fin des 17 épisodes qui composent la fiction intégrée au catalogue de Netflix. Un tour de force dû, sans nul doute, aux performances de Gillian Anderson (la célèbre Scully dans X-Files) qui, décidément, excelle dans les rôles de figure d’autorité intelligente, froide et magnétique et de Jamie Dornan qui explose dans le rôle d’un tueur en série calculateur et obsédé la nuit, et père de famille attentionné le jour. Deux personnalités brillantes et analytiques, portant une attention quasi maladive aux détails, que tout oppose. Pour autant, il ne manquerait que très peu de choses pour qu’ils se retrouvent dans le même camp. Et c’est justement cette compréhension toujours très juste de l’autre qui rend la chasse entre la Superintendant Stella Gibson et Paul Spector simplement fascinante. Un duo d’acteurs en très grande forme, transcendé par une réalisation toujours à la hauteur, avec des séquences très longues entrecoupées de mini-scènes marquantes, ressort redoutable pour intriguer, voire déstabiliser, le téléspectateur.
La troisième protagoniste de The Fall est la ville de Belfast en elle-même. Gibson a été missionnée de Londres pour auditer le travail de la police municipale, considéré comme insuffisant comme aime à le répéter la presse locale. Elle va se retrouver plongée dans une cité sans filtre, régit par des codes officieux connus uniquement des vrais Belfastois, où les trafiquants de drogue règlent leurs comptes directement avec les forces de l’ordre et les anciens criminels n’hésitent pas à faire leur propre justice. Un décalage qui ne semble pas perturber la Superintendant, d’apparence très chic, que l’on voit porter une arme pour sa propre défense sans ciller ou impressionner des fortes têtes venues en groupe l’importuner. Un ajustement qui a des répercussions visibles sur la manière de travailler de la policière qui doit composer avec moins de moyens financiers et des effectifs humains en baisse. Là encore, le personnage interprété par Gillian Anderson va jouer le jeu et intelligemment se plier aux règles. Et c’est l’adaptation constante de l’héroïne à cet environnement lourd, présent en filigrane tout au long de la fiction, qui parvient à donner une saveur scénaristique supplémentaire, bien prononcée sans jamais supprimer le goût de l’intrigue principale.