The Beast Must Die

Si le nom The Beast Must Die vous dit quelque chose, c’est qu’il s’agit d’une adaptation du roman du même nom adaptée au cinéma en France par Claude Chabrol en 1969 sous le nom "Que la bête meure". À noter qu’on doit l’écriture du roman à Nicholas Blake, pseudonyme de Cecil Day-Lewis, qui n’est autre que le père de l’acteur Daniel Day-Lewis multirécompensé aux Oscars. D’accord, mais du coup, de quoi ça parle The Beast Must Die ?

On suit l’histoire d’une mère endeuillée, Frances (Cush Jumbo, The Good Fight), qui après la mort de son fils lors d’un délit de fuite, s’est mis en tête de retrouver son meurtrier après que l’enquête ait atteint le point mort auprès des forces de l’ordre. Elle retrouvera la trace du principal suspect, George (Jared Harris, Chernobyl), que tous les signes semblent accabler. Pour tenter de faire éclater la vérité, et surtout de se venger, elle s’immiscera dans sa famille habitant dans une vaste demeure de l’île de Wight. Mais c’est sans compter le détective Nigel Strangeways (Billy Howle, Le Serpent), qui malgré un sérieux trouble de stress post-traumatique, va déterrer une affaire qui a, semble-t-il, été couverte par son prédécesseur.

Pas étonnant que l’oeuvre ait fait l’objet d’un film de Claude Chabrol : cette famille dysfonctionnelle semble cacher de nombreux secrets et vit quotidiennement sous le poids des non-dits et de la rancune. Jarred Harris excelle à nouveau du patriarche charismatique et manipulateur. Il est un redoutable antagoniste pour Frances qui doit contenir sa soif de vengeance pour s’assurer de sa culpabilité. La série entretient son suspense dans un huis clos de plus en plus suffocant, alors que le récit prend le soin de développer sa thématique centrale : le deuil et notre manière de le surmonter. Avec une distribution de choix et une mise en scène au service de sa pesante atmosphère, The Beast Must Die est un thriller psychologique qui bénéficiera en plus d’une seconde saison l’année prochaine.

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