Äkta Människor ("les véritables humains") se situe dans un monde parallèle où les robots humanoïdes (Hubot) sont devenus des machines courantes dans la société. Ces Hubots sont très réalistes et sont configurés de telle sorte à remplir une large demande. S'adaptant à tous les besoins humains, de la simple tâche ménagère à des activités plus dangereuses voire illégales, la société semble en dépendre. Une partie de la population refuse alors l'intégration de ces robots tandis que les machines manifestent des signes d'indépendance et de personnalité propre.
Quand Arte a diffusé pour la première fois Real Humans, c’était en 2013, et cela annonçait le début de la plongée dans le genre pour le diffuseur. Ont suivi les productions françaises comme Trepalium, Ad Vitam ou encore Transferts, certaines plus réussies que d’autres, mais la chaîne a su combler un manque dans le paysage télévisuel national.
Imaginez la société actuelle, dans un futur proche, peuplée de hubots (mot-valise pour condenser humains et robots) qui sont omniprésents dans la vie quotidienne. Ces hubots sans aucun droits ont remplacé la main d’œuvre humaine dans les postes que personne ne souhaite que ce soit en assistance personnelle ou en usine. Un bug dans la matrice a permis à un groupuscule d’androïdes d’être dotés de libre-arbitre. Évidemment, la population est clivée : certains habitants restent réfractaires à leur intégration, mais d’autres y voient le début d’une nouvelle espèce et peut-être le salut de l’humanité. Parfois relégués dans la catégorie de meubles, d’autres au titre de compagnon de vie, la révolte des hubots commence dans Real Humans (aka Äkta Människor en version originale les vrais humains).
Accompagnez Mimi au sein de sa famille suédoise typique avec un ado en proie à ses hormones, une petite qui se sent délaissée et une aînée dont les opinions politiques se forment. La série d’anticipation suédoise a beau être sortie en 2012, elle n’a pas perdu de sa pertinence. En effet, Real Humans offre à notre société un reflet qui met en lumière ses vices : confiance aveugle en la technologie, mais aussi peur du nouveau et de l’inconnu. La question philosophique fondamentale de « qu’est-ce qu’être humain ? » demeure en arrière-plan tout au long des deux saisons. Est-ce justement le libre arbitre ? Est-ce l’âme ? Des questions que les œuvres de science-fiction continuent de poser. Au-delà de la dimension philosophique, les débats sociétaux font concrètement écho encore aujourd’hui à la montée des extrêmes politiques et leurs débats autour de l’immigration.