Dans l'Amérique des années 60, alors que le pays vit une période trouble, une famille de classe moyenne reçoit la visite d'un invité, qui va quelque peu bouleverser l'ordre établi.
Quel dommage ! Woody Allen a eu la possibilité d'exprimer ses obsessions à travers une structure épisodique qui aurait pu donner quelque chose de neuf à son œuvre, et rien que le titre était déjà une bonne idée... mais ces 6 "scènes" comme il les a appelés ne sont qu'un long film en 3 actes (deux épisodes par actes). Pourtant Woody Allen nous a prouvé qu'il pouvait jouer de manière géniale avec le montage : voir l'expérimentation que fut Annie Hall, le montage en sketches de Everything You Always Wanted to Know About Sex (*But Were Afraid to Ask), Zelig et ses différentes parties qui épousent les personnalités du protagoniste, ou encore le montage fragmenté de Deconstructing Harry. Néanmoins, relevons quelques bonnes idées, dont les détournements des différents "cliffhangers" de fin d'épisode tournés en dérision dès l'épisode suivant. Cela va dans une optique de se moquer gentiment du format télévisuelle, qui se traduit également via le personnage principal (un écrivain moyen en train d'écrire une sitcom ridicule). Cela est dommage que Woody Allen n'ait pas considéré ce format comme une façon de renouveler son style, ou de se rapprocher de son idole Ingmar Bergman en prenant exemple sur Scener ur ett äktenskap ou encore Fanny och Alexander.
Au delà de ça, Crisis in Six Scenes est un Woody Allen médiocre, mais met en avant la vision politique - ou plutôt apolitique - de l'auteur. Si je ne me trompe pas, il s'agit de la première fois depuis Bananas qu'il traite frontalement ce sujet. Tout comme ce dernier, on se retrouve avec un enchaînement de caricatures de la radicalisation politique, mais ici saupoudré d'une radiographie des relations amoureuses (en particulier du coup foudre et son impact) et d'une légère satire sociale. Au détour d'une ou deux scènes, le film communique également les angoisses de Woody Allen du vieillissement du corps et de l'esprit (artistique), mais sous la plume comique de l'auteur, ces questionnements se révèlent davantage légères que profondes.
Enfin, notons le jeu très mauvais Miley Cyrus (qui campe qui plus est un personnage très énervant), ainsi qu'une réalisation en dent de scie (allant à une maîtrise parfaite dans le second épisode, au chaotique 4ème épisode). La série ne plaira sûrement pas aux néophytes de l'auteur, ni aux aficionados de séries TV, mais reste une pierre intéressante à l'édifice qu'est l’œuvre de Woody Allen.
Yun05
J'ai bien aimé. A voir tous a suite comme s'i s'agissait f'un Woody classique.
bolivar70
Il n'y aura pas de deuxième saison.
Maretoh
Wow wow wow ! Après Baz Luhrman, on dirait que tous les grands cinéastes se mettent à la série !
Commentaires (6)
Quel dommage ! Woody Allen a eu la possibilité d'exprimer ses obsessions à travers une structure épisodique qui aurait pu donner quelque chose de neuf à son œuvre, et rien que le titre était déjà une bonne idée... mais ces 6 "scènes" comme il les a appelés ne sont qu'un long film en 3 actes (deux épisodes par actes). Pourtant Woody Allen nous a prouvé qu'il pouvait jouer de manière géniale avec le montage : voir l'expérimentation que fut Annie Hall, le montage en sketches de Everything You Always Wanted to Know About Sex (*But Were Afraid to Ask), Zelig et ses différentes parties qui épousent les personnalités du protagoniste, ou encore le montage fragmenté de Deconstructing Harry. Néanmoins, relevons quelques bonnes idées, dont les détournements des différents "cliffhangers" de fin d'épisode tournés en dérision dès l'épisode suivant. Cela va dans une optique de se moquer gentiment du format télévisuelle, qui se traduit également via le personnage principal (un écrivain moyen en train d'écrire une sitcom ridicule). Cela est dommage que Woody Allen n'ait pas considéré ce format comme une façon de renouveler son style, ou de se rapprocher de son idole Ingmar Bergman en prenant exemple sur Scener ur ett äktenskap ou encore Fanny och Alexander. Au delà de ça, Crisis in Six Scenes est un Woody Allen médiocre, mais met en avant la vision politique - ou plutôt apolitique - de l'auteur. Si je ne me trompe pas, il s'agit de la première fois depuis Bananas qu'il traite frontalement ce sujet. Tout comme ce dernier, on se retrouve avec un enchaînement de caricatures de la radicalisation politique, mais ici saupoudré d'une radiographie des relations amoureuses (en particulier du coup foudre et son impact) et d'une légère satire sociale. Au détour d'une ou deux scènes, le film communique également les angoisses de Woody Allen du vieillissement du corps et de l'esprit (artistique), mais sous la plume comique de l'auteur, ces questionnements se révèlent davantage légères que profondes. Enfin, notons le jeu très mauvais Miley Cyrus (qui campe qui plus est un personnage très énervant), ainsi qu'une réalisation en dent de scie (allant à une maîtrise parfaite dans le second épisode, au chaotique 4ème épisode). La série ne plaira sûrement pas aux néophytes de l'auteur, ni aux aficionados de séries TV, mais reste une pierre intéressante à l'édifice qu'est l’œuvre de Woody Allen.
J'ai bien aimé. A voir tous a suite comme s'i s'agissait f'un Woody classique.
Il n'y aura pas de deuxième saison.
Wow wow wow ! Après Baz Luhrman, on dirait que tous les grands cinéastes se mettent à la série !