Vingt ans après avoir crevé le petit écran dans la sitcom culte Horsin’ Around, l’étalon le plus célèbre des années 1990 a perdu de sa superbe. Alcoolique et déprimé, BoJack vit dans une garçonnière à Hollywood et traîne son amertume dans des pulls bigarrés. Heureusement (ou malheureusement ?), le bourrin peut compter sur des amis parfois un brin encombrants : Diane NGuyen, nègre littéraire chargé d’écrire son autobiographie, Princess Carolyn, tour à tour ex-petite amie et agent attitrée, Todd Chavez, colocataire autoproclamé et même le cabotin Mr. Peanutbutter, rival et héros toujours populaire d’une sitcom analogue. À Los Angeles où humains et animaux de tout poil cohabitent, BoJack essaie tant bien que mal de raviver sa gloire passée.
BoJack Horseman fut une des premières séries originales de Netflix, commandée en 2014 alors que la plateforme lançait aussi House of Cards ou encore Orange Is The New Black. Elle fait même office de vestige du passé, d’une époque bien moins néfaste pour les créations originales, comme le souligne The Verge. C’était la première avancée de Netflix dans l’animation pour adulte et plus de six ans après, on peut dire avec certitude que c’était un coup de maître.
Alors non, loin de moi l’envie de vous refaire tout le pitch de la série. Mais il faut dire qu’à ses débuts, BoJack Horseman se révélait difficile à cerner. Nous avions clairement affaire à une comédie satirique du système Hollywoodien, mettant en scène des personnages aux caractères diamétralement opposés avec au centre, Bojack. Quand un acteur de sitcom cède à toutes les tentations de Los Angeles, dont la plus dévastatrice : l’orgueil. Un cheval prétentieux, égoïste, qui ne manque pas d’esprit, mais à la psyché au combien torturée.
BoJack Horseman, c’est avant tout une série d’animation comique qui fait la part belle aux gags les plus absurdes. On est dans un humour ultra référencé qui pourra en laisser plus d’un sur le carreau. Des private jokes qui se moquent d’Hollywood et de ses stars, comme Jessica Biel qui y joue son propre rôle. Et sachant que nous sommes dans un monde constitué majoritairement d’animaux anthropomorphes, l’arrière-plan de chaque scène peut être le prétexte à un gag visuel. On rit beaucoup devant Bojack, parfois devant l’absurdité de ce qui nous est montré, mais aussi par l’irrévérence de son humour méta qui ne perdra pas en intensité les saisons passant.