Quand un humoriste fauché manifeste un peu de gentillesse envers une femme fragile, il déclenche une obsession étouffante menaçant de détruire leur vie à tous les deux.
Le festival de la fiction de La Rochelle propose peu de séries étrangères, mais il y en a, et c’est le cas de Dead and Buried imaginé par Colin Bateman, l’auteur irlandais connu pour sa série littéraire avec Daniel Starkey. Il adapte sa propre pièce de théâtre. Projeté en avant-première française, cette mini-série en quatre épisodes assez sombre plante son décor dans le Derry. Le récit est centré sur Cathy (Annabel Scholey), une femme qui, 20 ans après la mort brutale de son frère, découvre par hasard que l’homme responsable, Michael McAllister (Colin Morgan), mène maintenant une vie apparemment réussie après sa sortie de prison. Cette découverte bouleverse son existence, réactivant un traumatisme profondément enfoui.
L’histoire commence par une rencontre fortuite dans un supermarché de Derry, où Cathy reconnaît Michael. Cet homme, qu’elle n’a jamais pardonné, est libre, a refait sa vie, et semble prospérer. La rage de Cathy, alimentée par des années de deuil non résolu, la pousse à traquer Michael sur les réseaux sociaux. Utilisant un faux profil, elle commence à le harceler, passant d’actions apparemment anodines, comme envoyer des pizzas à son domicile, à des actes beaucoup plus intrusifs et dangereux, tels que s’introduire chez lui et laisser des objets personnels pour le perturber… On fait face à une affaire de harcèlement qui rappelle un petit peu Mon petit renne sur les bords avec une touche d'humour noir, mais la comparaison s’arrête là. Cathy n’agit pas seule dans cette quête de vengeance ; elle entraîne sa meilleure amie dans ce jeu dangereux, bien que celle-ci tente de la dissuader. Cathy, cependant, est animée par une obsession qui la pousse à brouiller la frontière entre haine et attirance. Ses actions deviennent de plus en plus imprévisibles, et il devient clair que cette quête de vengeance est en train de la consumer.
Michael, de son côté, est présenté comme un homme qui a payé sa dette à la société et qui tente de reconstruire sa vie. Il est marié, père de famille, et travaille pour l’entreprise de son beau-père. Mais malgré cette apparente normalité, il est évident que Michael n’a jamais totalement surmonté son passé non plus. La série laisse entendre que lui aussi lutte contre ses propres démons, cherchant à se racheter d’une manière ou d’une autre, bien que cela soit entravé par son mariage difficile et son mécontentement général quant à sa situation actuelle. Le cadre sombre et pluvieux de Derry et Donegal renforce l’atmosphère oppressante de la série. Le décor joue un rôle crucial, reflétant les âmes tourmentées des personnages principaux.