Leïla Shahid (ar) ليلى شهيد, née Leïla al-Husseini Shahid le 13 juillet 1949 à Beyrouth au Liban, a été déléguée générale de Palestine en France de 1994 à novembre 2005, puis, ambassadrice de la Palestine auprès de l'Union européenne, de la Belgique et du Luxembourg de 2005 à 2015.
Leïla Shahid est née dans une famille déjà très impliquée dans le mouvement national palestinien après la chute de l’empire ottoman et l’institution du mandat britannique sur la Palestine, censée préparer à l’indépendance. Sa mère Sirine Husseini Shahid est issue de deux grandes familles de Jérusalem les al-Husseini (elle est une petite-nièce du grand mufti de Jérusalem Mohammed Amin al-Husseini) et les al-Alami; elle est la petite-fille de Faidi al-Alami qui fut maire de Jérusalem de 1906 à 1909, et député de Jérusalem au Parlement ottoman de 1914 à 1918, le père de celui-ci, Moussa al-Alami avait lui aussi été maire de la ville à la fin du XIXe siècle.
Abd al-Kader al-Husseini, combattant durant la guerre de Palestine de 1948, mort au combat, fait partie de ses cousins.
À l'époque où la Palestine était sous mandat britannique, les dirigeants du mouvement nationaliste palestinien étaient déportés par les Britanniques vers des camps militaires et leurs familles vers des pays sous mandat français. C'est ainsi que la mère de Leïla a été déportée au Liban où elle a rencontré son mari Munib Shahid, originaire de Saint-Jean-d’Acre en Palestine (et arrière-petit-fils de Bahá’u’lláh, fondateur de la foi baha'ie), qui effectuait alors ses études de médecine à l'université américaine de Beyrouth (AUB) dont il deviendra par la suite un grand professeur de médecine. Il décède en 1975. Leur couple a eu trois filles.
La guerre des Six Jours éclate le 5 juin 1967, le jour où Leïla Shahid passe son baccalauréat au Collège protestant français de Beyrouth. Bouleversée par la défaite inattendue des trois armées arabes – syrienne, égyptienne, jordanienne – face à la seule armée israélienne, la jeune fille réagit en s’impliquant dans l’action en s'engageant au sein du Fatah. Elle décide de se consacrer à une activité sociale et politique dans les camps palestiniens du Sud-Liban.
En 1968, Leïla Shahid entreprend des études de sociologie et d'anthropologie à l'université américaine de Beyrouth (AUB), un des foyers historiques de la contestation politique palestinienne. En 1974, elle passe une thèse qui a pour thème la structure sociale des camps de réfugiés palestiniens, puis s'inscrit à l'École pratique des hautes études de Paris afin de préparer un doctorat sur le même sujet. Elle rencontre à Paris Ezzedine Kalak, futur représentant de l’OLP en France (assassiné en 1978), qui la pousse à le remplacer à la présidence de l'Union des étudiants palestiniens en France, en 1976.
Évoluant dans un milieu d'intellectuels où se croisent des universitaires, des écrivains, des cinéastes de la Nouvelle Vague, les critiques des Cahiers du cinéma, la jeune militante fait la connaissance de l'écrivain marocain Mohamed Berrada qu'elle épouse en 1978 et ils vivent au Maroc pendant près de dix ans où ils reçoivent fréquemment leur ami Jean Genet, puis, après Bruxelles, dans un hameau du Gard, département du Sud de la France. ...
Source: Article "Leïla Shahid" de Wikipédia en français, soumis à la licence CC-BY-SA 3.0.