Eugene Lazowski, né Eugeniusz Sławomir Łazowski le 13 septembre 1913 à Częstochowa, Pologne, et décédé le 16 décembre 2006 à Eugene, États-Unis, était un médecin polonais dont la vie fut marquée par des actes héroïques pendant la Seconde Guerre mondiale.
Lors de la guerre, Eugene Lazowski et son collègue Stanisław Matulewicz ont joué un rôle crucial dans la protection de milliers de Juifs. Selon un article du Chicago Tribune du 31 août 2001, Lazowski aurait contrecarré la déportation en inventant une fausse épidémie de typhus à Rozwadów, une ville actuellement en banlieue de Stalowa Wola où il exerçait en tant que médecin. Il aurait inoculé près de 8 000 habitants avec des bactéries mortes du typhus, créant ainsi de faux résultats positifs aux tests. Cette ruse aurait dissuadé une commission d'inspection sanitaire allemande, effrayée à l'idée de s'approcher de prétendus malades contagieux.
Une mesure de précaution essentielle était de ne pas inoculer la fausse maladie aux Juifs, car cela aurait pu déclencher une réaction violente des autorités allemandes, y compris des exécutions. Cependant, les mesures de confinement mises en place ont indirectement protégé la population juive de la déportation.
En 2015, une exposition au musée de Stalowa Wola a commémoré l'exploit de Lazowski, attestant de son courage et de son ingéniosité pendant cette période sombre de l'histoire.
En 1958, Eugene Lazowski émigra aux États-Unis grâce à une bourse de la Rockefeller Foundation. En 1976, il devint professeur de pédiatrie à l'Université de l'Illinois à Chicago. Au cours de sa carrière, il écrivit un mémoire intitulé "Prywatna wojna" ("Ma guerre privée"), réimprimé plusieurs fois, ainsi que plus d'une centaine d'articles scientifiques. Bien qu'il ait publié un article dans l'American Society for Microbiology décrivant la fausse épidémie, il ne mentionna pas explicitement qu'il avait sauvé des Juifs.
Eugene Lazowski prit sa retraite à la fin des années 1980 et décéda en 2006 à Eugene, où il résidait avec sa fille. Cependant, sa vie et son héritage ont été entourés de controverse. Certains ont contesté la validité de son histoire, remettant en question le nombre de personnes prétendument sauvées. La Fondation pour la Mémoire de la Shoah a exprimé des doutes quant à la véracité de ses actions, soulignant que l'histoire pourrait avoir été embellie au fil du temps. Malgré ces controverses, la vie d'Eugene Lazowski reste une histoire complexe d'altruisme et d'héroïsme, marquée par les défis moraux et les dilemmes personnels auxquels il a été confronté pendant la Seconde Guerre mondiale.