Bernard Dimey, né Bernard Georges Lucide Dimey le 16 juillet 1931 à Nogent (Haute-Marne) et mort le 1er juillet 1981 dans 18e arrondissement de Paris, est un poète, auteur de chansons et dialoguiste français.
Bernard Dimey commence à faire de la radio, puis écrit dans la revue Esprit. Il s'intéresse à la peinture (il a peint sous le nom de Zelter). Il s'installe à Paris à 25 ans sur la Butte Montmartre dont il sera un «amoureux». Il ne la quittera plus. Il y fréquente les bistrots où il rencontre les artistes qui deviendront ses amis: Jean-Claude Annoux, Francis Lai, Charles Aznavour, Léo Ferré. Christian Laborde raconte ainsi avoir vu Claude Nougaro à quatre pattes dans l'appartement de Bernard Dimey, y «tondant le gazon» (la moquette du salon) avec une lime à ongles. C'est aussi ce «père de mots» qui prit sous son aile Jean-Louis Foulquier, quand ce dernier débarqua à Paris: «J'étais un gamin venant de La Rochelle, avec une histoire turbulente qui aurait pu mal finir. J'étais plutôt rock and roll dans ma tête. Et voilà que Dimey passait sous ma fenêtre et m'invitait à le suivre chez le bouquiniste. Aujourd'hui encore, quand j'hésite pour prendre une décision, je me demande ce que dirait Dimey si je le croisais dans les rues de Montmartre».
Et il commence à écrire ses poèmes, dont beaucoup deviendront des chansons, et des textes de chansons, dont certaines mises en musique par Jean Bertola.
Quelques-unes de ces chansons ont obtenu un grand succès et sont restées dans les mémoires: Syracuse, Mémère, Mon truc en plume. Henri Salvador racontait ainsi la naissance de Syracuse: «Bernard Dimey avait débarqué un soir. Il a vidé mon frigidaire, il était saoul. Il m'a dit: "On va faire la plus jolie chanson du monde, avec les plus belles paroles du monde." Je me suis mis au piano. Il avait fini les paroles avant la musique: "Les voiles des bateaux qui s'en allaient aux îles".»
Il est ainsi chanté par de nombreux interprètes, dont Yves Montand, Charles Aznavour, Serge Reggiani, Henri Salvador, Patachou, Juliette Gréco, Jacqueline Danno, Les Frères Jacques, Mouloudji, Jean-Claude Pascal, Michel Simon (Mémère), Jean-Claude Annoux, Jehan, Véronique Soufflet, Yves Jamait, sa fille Dominique Dimey et Iggy Pop.
Plusieurs de ses poèmes sont en argot dans la tradition gouailleuse de Bruant. Quelques-uns sont des monologues faisant s'exprimer des personnages du vieux Montmartre qu'il a connus, par exemple des travestis.
Au cinéma, il écrit ou co-écrit quelques dialogues dont Le Magot de Josefa. Il est aussi acteur dans Tant qu'on a la santé de Pierre Étaix.
Un autre aspect de Bernard Dimey est rarement évoqué: son talent de dessinateur et de peintre. Il signe quelques toiles sous le pseudonyme de Zelter pendant quelques années à Troyes. À vingt-cinq ans, il abandonne ses pinceaux. En outre, il ne souhaitait pas que soient publiés ses romans de jeunesse, ouvrages très influencés par les écrits de Jean Giono.
Il partage sa vie avec Yvette Cathiard, artiste-peintre, sculpteur, qui écrira La Blessure de l'Ogre, ouvrage retraçant leurs quatorze ans de vie commune. Ce livre publié en 1993 aux éditions Christian Pirot a obtenu le grand prix de littérature Charles Cros. ...
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