Simone de Beauvoir, née le 9 janvier 1908 dans le 6e arrondissement de Paris, ville où elle est morte le 14 avril 1986, est une philosophe, romancière, mémorialiste et essayiste française.
En 1954, après plusieurs romans dont L'Invitée (1943) et Le Sang des autres (1945), elle obtient le prix Goncourt pour Les Mandarins. Ses œuvres sont alors parmi les plus lues dans le monde.
Souvent considérée comme une théoricienne majeure du féminisme, notamment grâce à son magnum opus Le Deuxième Sexe publié en 1949, ouvrage encyclopédique s'inscrivant dans le courant philosophique de la phénoménologie et en particulier dans son moment existentialiste, Simone de Beauvoir a également participé au mouvement de libération des femmes dans les années 1970.
Elle a partagé sa vie (controversée) avec le philosophe Jean-Paul Sartre. Leurs philosophies, bien que très proches, ne sauraient être confondues.
Simone Lucie Ernestine Marie Bertrand de Beauvoir est la fille de Georges Bertrand de Beauvoir, alors avocat, comédien amateur et de Françoise Brasseur, jeune femme issue de la bourgeoisie verdunoise.
Elle voit le jour à Paris dans un appartement cossu au 103, boulevard du Montparnasse et entre à l'âge de cinq ans au cours Desir où sont scolarisées les filles de «bonnes familles». Sa sœur cadette, Hélène (dite Poupette), l'y rejoint deux ans plus tard. Dès le plus jeune âge, Simone de Beauvoir se distingue par ses capacités intellectuelles et se partage chaque année la première place avec Élisabeth Lacoin (dite Élisabeth Mabille ou «Zaza» dans son autobiographie). Zaza devient rapidement sa meilleure amie.
Dans sa jeunesse, Simone de Beauvoir passe ses vacances d'été en Corrèze, à Saint-Ybard, dans le parc de Meyrignac, créé vers 1880 par son grand-père Ernest Bertrand de Beauvoir. La propriété avait été acquise par son arrière-grand-père Narcisse Bertrand de Beauvoir au début du XIXe siècle. On retrouve de multiples évocations de ces séjours heureux en compagnie de sa sœur Hélène dans ses Mémoires d'une jeune fille rangée: «Mon amour pour la campagne prit des couleurs mystiques. Dès que j'arrivais à Meyrignac, les murailles s'écroulaient, l'horizon reculait. Je me perdais dans l'infini tout en restant moi-même. Je sentais sur mes paupières la chaleur du soleil qui brille pour tous et qui ici, en cet instant, ne caressait que moi. Le vent tournoyait autour des peupliers: il venait d'ailleurs, il bousculait l'espace, et je tourbillonnais, immobile, jusqu'aux confins de la terre. Quand la lune se levait au ciel, je communiais avec les lointaines cités, les déserts, les mers, les villages qui au même moment baignaient dans sa lumière. Je n'étais plus une conscience vacante, un regard abstrait, mais l'odeur houleuse des blés noirs, l'odeur intime des bruyères, l'épaisse chaleur du midi ou le frisson des crépuscules ; je pesais lourd, et pourtant je m'évaporais dans l'azur, je n'avais plus de bornes.»
C'est au contact de la nature et au cours de longues promenades solitaires dans la campagne que le désir d'une vie «hors du commun» se forge en elle. ...
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