Catherine Sauvage, née Jeannine Marcelle Saunier le 29 mai 1929 à Nancy et morte le 19 mars 1998 à Bry-sur-Marne (Val-de-Marne), est une chanteuse et une comédienne française. Elle a été une des interprètes privilégiées de Léo Ferré.
En 1940, la Seconde Guerre mondiale la pousse, elle et sa famille, jusqu'en zone non-occupée à Annecy. Charles Trenet lui donne le goût de la chanson, du théâtre amateur et de la scène. Un temps chanteuse et productrice à Radio Genève en 1947, elle s'installe à Paris à dix-huit ans pour suivre des cours d'art dramatique, et adopte le patronyme de Sauvage, emprunté à une amie d'enfance: «J'ai fait mon apprentissage chez Jean-Louis Barrault avec Jean Vilar, Roger Blin, Marcel Marceau. [...] Le hasard de la vie m'a permis d'être présentée à Moyses, qui était le directeur du cabaret le Bœuf sur le toit. Je lui ai chanté quelques «trucs» comme ça, je lui ai dit deux ou trois poèmes. Résultat, Moyses m'a engagée dès le lendemain. J'avais un répertoire d'occasion avec notamment des chansons de Marianne Oswald. Je suis restée deux mois au Bœuf sur le toit, après, j'ai chanté au Quod-libet, une boîte au 3 rue du Pré-aux-Clercs.»
Elle se produit ensuite au cabaret L'Arlequin au 131 bis du boulevard Saint-Germain, puis à L'Écluse au 15 du quai des Grands-Augustins, dans le 6e arrondissement de Paris.
Catherine Sauvage travaille également à la radio: «Je ne me souviens plus comment on l'appelait à l'époque. Peut-être était-ce l'ORTF? En tout cas, je me souviens fort bien de Jean Chouquet. C'était un instigateur. Il m'a mise en relation avec Raymond Queneau, Paul Gilson, Armand Lanoux.»
Elle rencontre Léo Ferré, dont beaucoup de chansons sont alors interdites de radio, et qu'elle contribue à faire connaître en les interprétant: elle enregistre Monsieur William et Paris canaille, qui est un grand succès commercial: «En 1949, avec Léo Ferré, nous partagions la même scène au cabaret Aux Trois Mailletz au 56 rue Galande, dans le quartier latin... J'ai enregistré au moins cent de ses chansons. Nous avons eu des succès communs.... Il représente l'une des grandes rencontres de ma carrière, l'autre étant le pianiste accompagnateur Jacques Loussier, lui aussi je l'ai connu lorsqu'il démarrait dans le métier. Comme un bonheur n'arrive jamais seul, dit-on, Jacques Canetti est venu m'écouter un beau soir. Il était toujours à la recherche d'artistes pour la firme de disques dont il était le directeur artistique ainsi que pour les Trois Baudets qu'il avait créé.»
Jacques Canetti l'engage donc en 1953 et 1954 aux Trois Baudets: «J'ai donc fréquenté ce cabaret de la rue Coustou pendant deux ans.»
Après les Trois-Baudets en 1953, elle passe en vedette en 1954 à l'Olympia. Son interprétation de L'Homme de Léo Ferré lui vaut, la même année, un grand prix du disque décerné par l'académie Charles-Cros. En 1955, elle est encore à L'Olympia puis en 1960 à Bobino pour un long tour de chant.
En septembre 1960, elle signe le Manifeste des 121, titré «Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie».
La vogue des yéyés l'éloigne un peu de la chanson, elle renoue avec le théâtre, joue dans L'Échange de Paul Claudel, Le Cercle de craie caucasien de Bertolt Brecht, Frank V de Friedrich Dürrenmatt. ...
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