Enes Bilal, dit Enki Bilal, est auteur de bande dessinée et réalisateur français, né le 7 octobre 1951 à Belgrade en Serbie (Yougoslavie).
Son œuvre se situe en partie dans la science-fiction et aborde notamment les thèmes du temps et de la mémoire. En 1987, il obtient le grand prix du festival d'Angoulême.
Enes Bilal naît le 7 octobre 1951 à Belgrade, en Yougoslavie, deux ans après sa sœur Enisa. Leur père Muhamed Hamo Bilal est un tailleur bosniaque, musulman non pratiquant, originaire de Ljubuški, village de Bosnie-Herzégovine (alors en Yougoslavie), et leur mère Ana une Tchèque née à Karlovy Vary (alors en Tchécoslovaquie). La famille est installée à Belgrade au 16 rue Tadeuša Košćuška, dans le quartier de Dorćol. Enki était le diminutif affectueux d'Enes utilisé en famille, et dont il fera plus tard son pseudonyme d'auteur.
Lorsque Enes est encore enfant, son père qui, bien qu'ayant été un compagnon de Tito dans la résistance, refusait d'adhérer au Parti communiste, demande l'asile en France, où il avait achevé sa formation de tailleur en 1936. Sa femme et ses deux enfants le rejoignent précipitamment à Paris en 1961. En 1967, les Bilal sont naturalisés Français.
Enki Bilal se lance d'abord dans la bande dessinée. En 1971, il gagne un concours de bande dessinée, organisé par le journal Pilote et le Drugstore Number One, dans la catégorie aventures (Pilote no 607 page 53). En 1972, après un passage éclair aux Beaux-Arts, Enki Bilal publie sa première histoire, «Le Bol maudit», dans le journal Pilote. En 1975, il rencontre le scénariste Pierre Christin et publie son premier album, l'Appel des étoiles.
En 1980, première série personnelle, dans Pilote, La Foire aux immortels. La seconde partie, La Femme piège, est éditée en album en 1986. Parallèlement, la collaboration entre Bilal et Christin se poursuit. Ils réalisent notamment, pour les éditions Dargaud et Autrement, plusieurs ouvrages d'illustrations et de photos détournées (Los Angeles : L'Étoile oubliée de Laurie Bloom, Cœurs sanglants).
Bilal s'intéresse aussi au cinéma et à l'opéra. En 1982, il dessine sur verre une partie des décors du film La vie est un roman d'Alain Resnais et conçoit la créature Molasar pour La Forteresse noire de Michael Mann. Deux ans plus tôt, il avait signé l'affiche d'un autre film de Resnais, Mon oncle d'Amérique. En 1985, il fait des recherches graphiques pour Le Nom de la rose, film de Jean-Jacques Annaud d'après le roman d'Umberto Eco. En 1990, Bilal dessine les décors et costumes de Roméo et Juliette de Prokofiev, sur une chorégraphie de son ami Angelin Preljocaj. Il dessine la même année les décors et les costumes d'O.P.A. Mia, opéra de Denis Levaillant créé au Festival d'Avignon.
En 1984, il se fait journaliste à Libération le temps d'une interview avec l'auteur-compositeur-interprète Gérard Manset. Au début des années 1970, Bilal avait déjà créé une illustration sur le thème de La mort d'Orion (album de Manset) et il illustrera la pochette d'un disque hommage en 1996, Route Manset. ...
Source: Article "Enki Bilal" de Wikipédia en français, soumis à la licence CC-BY-SA 3.0.