Jean-Jacques Servan-Schreiber (aussi appelé par ses initiales JJSS), né Jean-Jacques Schreiber le 13 février 1924 à Paris et mort le 7 novembre 2006 à Fécamp, est un journaliste, essayiste et homme politique français.
Issu d'une famille influente aux origines prussienne et juive, Jean-Jacques Servan-Schreiber naît en 1924. Il est le fils aîné d'Émile Servan-Schreiber, codirecteur du journal Les Échos, et de Denise Brésard, maire de Veulettes-sur-Mer.
Jouissant de toute l'attention de sa mère, Jean-Jacques Servan-Schreiber est un enfant doué et travailleur. Dès l'adolescence, son père l'entraîne avec lui dans les réunions de son cercle où se rencontrent des personnalités comme le ministre Raoul Dautry.
Reçu à l'École polytechnique en 1943, il rejoint de Gaulle avec son père et choisit la filière américaine en étant formé comme pilote de chasse dans l'Alabama. Obtenant son brevet en avril 1945, il ne participe cependant à aucun combat aérien. Dans Le Huron de la famille (1979), son cousin Jean-Claude, gaulliste engagé dans la cavalerie blindée et rapidement envoyé au combat, ironise sur le choix d'une formation longue dans l'aviation, qui permettait de gagner le prestige de l'uniforme sans grand risque de partir au front immédiatement. Jean-Jacques Servan-Schreiber justifiera dans ses mémoires son choix de l'armée de l'air, en exprimant sa crainte de mourir brûlé dans un char d'assaut.
Terminant Polytechnique à la Libération, il n'exerce jamais son métier d'ingénieur. Il tente l'aventure au Brésil en 1948 où il est représentant d'un avion français, le Courlis, puis gérant d'un hôtel à São Paulo, sans franc succès. Passionné par les sciences et la politique, Jean-Jacques Servan-Schreiber se découvre un goût pour l'écriture et le journalisme, écrivant des articles pour Les Échos et la presse locale brésilienne. Très brillant, il est engagé au Monde par Hubert Beuve-Méry en personne et devient à 25 ans éditorialiste en politique étrangère. Sa bonne connaissance des États-Unis lui permet de se spécialiser dans l'analyse de la guerre froide.
Convaincu que la décolonisation est inéluctable et nécessaire, il signe une série d'articles sur le conflit indochinois. Cela lui permet une rencontre qui change le cours de sa vie avec Pierre Mendès France (PMF), député de l'Eure, et farouchement opposé à la poursuite de l'effort militaire français en Indochine.
Considérant Mendès France comme le seul homme capable de sortir la France de l'enlisement et de la médiocrité du personnel politique de la IVe République, JJSS crée en 1953 le magazine L'Express avec la journaliste Françoise Giroud. D'abord simple supplément du week-end aux Échos, ils en font un journal généraliste indépendant, mais ayant pourtant clairement pour but d'amener Pierre Mendès France, ou ses idées, au pouvoir. Malgré des débuts difficiles, L'Express, devenu quotidien en 1955, est rapidement le journal de toutes les innovations, séduisant ou agaçant la jeunesse et les intellectuels des années 1950 et 1960. Le journal pratique cependant un tri sélectif des informations: ainsi, L'Express garde le silence sur la répression sanglante du soulèvement de Budapest par l'Armée rouge. ...
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