Patrick Bokanowski développe un travail entre les genres cinématographiques traditionnels : court-métrage, cinéma expérimental, animation. Sa manière de traiter le matériau filmique situe sa recherche à la frontière des arts optiques et plastiques, dans un « entre-deux » toujours à créer. Patrick Bokanowski révoque en doute l’idée que le cinéma doit -ce serait là son essence- reproduire la réalité, c’est-à-dire nos habitudes de penser et de sentir. Ses films contredisent l’ « objectivité » photographique à quoi est solidement arrimé l’essentiel de la production cinématographique mondiale. Les expérimentations de Bokanowski, en vue d’ouvrir le cinéma à d’autres possibilités expressives –par exemple le « gauchissement » des lentilles des objectifs (il préfère le terme de « subjectifs »)- témoignent de visions purement mentales qui ignorent les représentations conventionnelles, affectent la réalité, la métamorphosent, offrant ainsi au spectateur de ses films de nouvelles aventures perceptives.
Le long métrage L'Ange (1982) est son œuvre la plus marquante, fascinante et obsessionnelle, elle est accompagnée d'une bande-son réalisée par son épouse, Michèle Bokanowski.