Jacques Charby est un comédien, réalisateur et écrivain, militant anticolonialiste français né Jacques Charbit le 13 juin 1929 à Paris (France), mort le 1er janvier 2006 à Paris (France).
Son père, juif originaire de Tlemcen en Algérie, est typographe. C'est un militant anarcho-syndicaliste, fondateur avec Alfred Rosmer et Pierre Monatte de la revue La Révolution prolétarienne. Sa mère est enseignante. Résistante, elle se suicidera en 1941 pour éviter l'arrestation par la Gestapo. Fuyant la déportation vers les camps de la mort, Jacques Charby, âgé de 12 ans, passe clandestinement la ligne de démarcation avec son frère Pierrot, qui avait dix ans, à la recherche leur père qui avait été arrêté à Toulouse. À 16 ans, Jacques Charby est reçu au conservatoire de Toulouse puis il participe au Cours de Charles Dullin. En parallèle, il a également tourné pour la télévision et au cinéma. Syndicaliste actif au Syndicat français des acteurs (CGT) et adhérent à l'Union de la gauche socialiste, pendant la guerre d'Algérie il rejoint le Réseau Jeanson en 1958 en même temps que sa femme Aline Bouveret : il s'y consacre principalement au recrutement dans les milieux du spectacle, à l'hébergement et aux transports de militants algériens et aux transferts de fond5. Arrêté en février 1960 il est incarcéré à la prison de Fresnes où il enseigne le français aux détenus algériens et rédige son livre L'Algérie en prison, interdit en France dès sa parution. Il simule la folie et s’évade en décembre 1960 de l'asile de Ville-Evrard où il a été transféré. Réfugie à Tunis, il y produit des émissions pour Radio-Tunis, travaille pour le Gouvernement provisoire algérien (GPRA) et participe avec Frantz Fanon à la mise sur pied des Maisons d'enfants pour orphelins de guerre. Charby y adoptera un petit garçon algérien mutilé par les paras français. Il recueille les témoignages des enfants qui seront publiés avec leurs dessins en 1962 par François Maspéro dans Les Enfants d'Algérie, livre aussitôt interdit en France. Condamné par contumace à dix ans de prison, il gagne Alger dès l’Indépendance où il réalise le premier long-métrage de fiction algérien, "Une si jeune paix (Al-Salam Al-Walid)", qui raconte l'histoire de son fils adoptif Mustapha (l'enfant y tient son propre rôle).
Bénéficiant de la loi d’amnistie de 19668, Jacques Charby rentre en France où il reprend sa carrière de comédien et produit des émissions pour France-Culture.
Jacques Charby milite au Syndicat français des artistes-interprètes (SFA-CGT) et adhère après Mai 68 à la Ligue communiste dont il sera candidat aux élections municipales dans le 19e arrondissement de Paris en 1977 sur une liste LO/LCR.
Au moment où éclate l'affaire Aussaresses Jacques Charby publie dans Le Monde une tribune intitulée "Les enfants aussi "relatant l'histoire de son fils adoptif Mustapha torturé à l'âge de huit ans par les militaires français. En 2001 Daniel Edinger en tirera, avec la participation de Charby, un documentaire, "Guerre d'Algérie, les enfants aussi".
Jacques Charby a été enterré auprès de sa mère le 9 janvier 2006 au carré israélite du cimetière parisien de Pantin en présence de représentants de l'ambassade d'Algérie, de la CGT, de la LCR et d'anciens du Réseau Jeanson et de la Fédération de France du FLN.