Germaine Dermoz, née Germaine Deluermoz le 30 juillet 1888 à Paris 1er et morte le 6 novembre 1966 à Paris 15e, est une actrice française.
Biographie
Dernière d'une fratrie de huit enfants, Germaine Dermoz est rapidement repérée par Réjane dans la troupe de laquelle elle restera trois ans. Puis elle est demandée par Firmin Gémier. Ses nombreuses tournées théâtrales l'ont conduite, avant la première guerre mondiale, en Argentine, en Russie. Elle raconte dans ses mémoires2 les conditions périlleuses dans lesquelles un jour, elle et ses camarades ont dû franchir la Cordillère des Andes à dos d'âne, à flanc de montagne sur des sentiers étroits, se résignant à jeter une partie de leurs costumes sur les pentes enneigées. À Saint-Pétersbourg, elle a joué devant le tsar Nicolas II et essuyé les premiers tirs de la révolution d'octobre 1917. Contrairement à certaine assertion, elle n'a jamais appartenu à la troupe de la Comédie-Française. Sa carrière cinématographique se déroule en grande partie au temps du muet. S'il faut retenir un seul film de cette époque, ce serait sans conteste le chef-d'œuvre de Germaine Dulac, La Souriante Madame Beudet, chef-d'œuvre féministe et réalisation d'avant-garde. Toujours dans ses mémoires, Germaine Dermoz raconte l'appréhension qui l'a saisie lorsque le film a été diffusé quarante ans plus tard à la télévision française et sa surprise de constater que son jeu n'a pas l'outrance et le grotesque redoutés qui caractérisent alors l'interprétation des acteurs du muet.
Entre les deux guerres, elle préfère se consacrer presque exclusivement au théâtre. Elle joue sur les plus grandes scènes parisiennes, y connaît d'immenses succès dans des pièces d'auteurs contemporains : André Josset, Henri-René Lenormand, Charles de Peyret-Chappuis, Jean Cocteau. Le 14 novembre 1938, elle crée le personnage d'Yvonne dans Les Parents terribles de Cocteau, auprès de Gabrielle Dorziat et du tout jeune Jean Marais, remplaçant quasiment au pied levé Yvonne de Bray pour qui le rôle a été écrit mais qui, souffrant d'un grand chagrin de cœur, n'est plus capable de jouer.
Elle mène parallèlement une carrière cinématographique plus relâchée, n'acceptant des propositions de tournage que si elles ne compromettent pas ses engagements au théâtre. Citons Le Bal, dans lequel elle donne la réplique à Danielle Darrieux dont c'est le premier film. Elle a été aussi, en 1950, Madame Husson, une admirable dame d'œuvre, auprès d'un Bourvil niaiseux à souhait dans le film Le Rosier de Madame Husson.
Germaine Dermoz meurt le 6 novembre 1966 à l'Hôpital Saint-Michel dans le 15e arrondissement de Paris et est inhumée au cimetière parisien de Saint-Ouen (9e division).