Judka Herpstu, dit Popeck, est un humoriste et acteur français né le 18 mai 1935 à Paris.
Fils d'immigrés juifs d'Europe de l'Est, enfant caché pendant la guerre, il s'oriente d'abord vers une carrière d'acteur dramatique sous le pseudonyme de Jean Herbert.
Au milieu des années 1960, inspiré par la personnalité de son père, il crée le personnage de Popeck, vieux grognon râleur, reconnaissable à son accent yiddish, son costume trois-pièces et son chapeau melon, vendeur de caleçons molletonnés de son état, qui ne cesse de répéter à son auditoire: "On n'est pas des sauvages, tout de même!".
Révélé au grand public par Les Aventures de Rabbi Jacob de Gérard Oury (1973), ses nouveaux succès d'humoriste le poussent progressivement à abandonner le répertoire classique au profit de spectacles comiques et de sketchs qu'il joue d'abord dans de petits théâtres, puis sur des scènes plus importantes, comme l'Olympia ou le palais des congrès. Le Tribunal, le Dîner chez Maxim's et le Bois de Boulogne sont devenus des classiques du genre, et lui ont permis de participer à plusieurs films au cinéma ou à la télévision, dont Le Pianiste du réalisateur oscarisé Roman Polanski (2002) ou Ils sont partout d’Yvan Attal (2016).
Souvent considéré comme «le doyen de l'humour» en France, Popeck continue de se produire régulièrement sur scène, à Paris ou en province.
Judka Herpstu naît à Paris le 18 mai 1935, benjamin d'une famille juive ashkénaze. Son père (mort en décembre 1963), arrivé en France en 1912, est un ancien combattant de la Première Guerre mondiale venu de Poméranie qui a épousé en secondes noces sa mère Esther, venue de Pologne et plus jeune que lui de vingt-quatre ans. Il a trois demi-sœurs, deux plus âgées que lui de 34 ans (Lyli) et 29 ans (Berthe), nées en Angleterre, issues du premier mariage de son père et une, âgée de 10 ans de plus que lui, issue d'une première union de sa mère. Ils vivent pauvrement dans une chambre de bonne au 36 rue de Rochechouart.
Il apparaît à trois ans dans le film La Charrette fantôme de Julien Duvivier (1939). Grandissant en France dans une famille où l’on parle le yiddish, il le comprend peu ou prou mais ne le parle pas et il a honte de l’accent de son père.
La Seconde Guerre mondiale s’abat sur la France et l’enfant est confié pendant l'exode aux bons soins de l'Oeuvre de secours aux enfants qui le place au Château de Chaumont (Creuse) jusqu’au début de l'année 1942, où son père vient le récupérer. L’enfant, qui doit porter l'étoile jaune, est de nouveau placé par l’OSE en novembre 1942 auprès d'agriculteurs, à Viarmes, jusqu’à la Libération et, derechef en mai 1945, après qu’il a été renvoyé de l'école de la rue Louis-Blanc pour avoir frappé un élève qui l'avait traité de "sale Blum".
Entre les visites occasionnelles de son père et la mort en déportation d’une mère dont il est alors trop jeune pour garder un souvenir bien précis (il a quatre ans lorsqu’elle est raflée sans comprendre ce qu’on peut bien lui reprocher; déportée à Drancy, elle est assassinée à Auschwitz), c’est l’OSE qui lui sert de foyer principal, c’est là qu’il se construit ses premiers souvenirs et qu’il s’amuse clandestinement à mélanger les accents des parents absents ou disparus. ...
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