Après la remarquable enquête qu'il a réalisée sur les « femmes de Mai », Jorge Amat s'est décidé à aborder le versant masculin de l'événement. Témoignages, souvenirs, réflexions, cinquante-cinq ans plus tard. Ceux qui apparaissent dans ce film, il faut le souligner, ne sont pas les « témoins officiels », toujours les mêmes, qui ont occupé les médias, à satiété, lors des commémorations antérieures. Ici, à l'inverse, des militants ordinaires, pour la première fois sortis de l'anonymat. Des responsables de mouvements révolutionnaires, pris de court et ébranlés, à l'époque, par une explosion qui excédait leurs cadres de pensée. Des artistes qui se sont mêlés à cette formidable libération collective des paroles et des images, et qui l'ont parfois impulsée. Des anarchistes, rarement sollicités. Des enfants de résistants ou de républicains espagnols. Des intellectuels et des écrivains s'efforçant après-coup de situer ce qu'ils ont traversé dans l'Histoire, et pas seulement dans l'actualité.