Village of the Damned

N’ayant pas vu la première version de 1960, je ne pourrais donc pas comparer avec ce remake de 1995. L’intrigue est intéressante dès le départ. On se retrouve dans une petite bourgade américaine ou tout le monde se connait, et lors d’une fête, l’intégralité de la ville s’effondre. A leur réveil, entre l’incompréhension et la peur, les drames s’enchainent et les autorités n’expliquent pas ce phénomène. La ville essaye de reprendre une vie normale, lorsque l’on découvre que presque toutes les femmes sont enceintes. Effrayées au départ, une force étrange empêche celles-ci d’avorter. Les naissances arrivent toutes au même moment, puis nous faisons un bond de quelques années. Nous découvrons nos petites têtes blondes, avec à leur tête Mara, la chef du groupe. Je relève juste que le réalisateur a d’ailleurs fait un petit clin d’œil au premier film avec les uniformes gris des enfants, ça montre bien qu’ils sont différents et ça ajoute de la méfiance pour cette progéniture. On comprend vite également qu’ils sont dangereux et les accidents se succèdent autour d’eux. La ville est prise de panique et comme toujours, lorsque les gens paniquent, la haine et la folie meurtrière devient reine. Les ingrédients étaient donc au rendez-vous pour donner un film haletant et malheureusement, dès la deuxième partie, le rythme du film ralenti, on se focalise sur les enfants et leurs comportements sans pour autant rentrer sur le sujet central à savoir leurs origines, et l’ambiance oppressante redescend comme un soufflé. Je ne me suis pas ennuyée pour autant mais j’attendais beaucoup plus de l’intrigue. L’origine des enfants n’est pas exploitée, ce phénomène qui est également apparue dans d’autres régions n’est que survolé, et les habitants ne se posent pas plus de questions avant que les enfants décident de se mettre en marge de la ville dans une grange isolée. Les « parents » les déposent et hop, ils s’en vont. Rappelons que ces mouflets sont âgés de 6/7 ans, j’ai trouvé dommage qu’il n’y est pas plus de conflits entre habitants, parents et enfants. Il devrait y avoir une morale ou tout du moins des états d’âme sur ces enfants, sur ce qu’ils sont, ce qu’ils font car on voit bien qu’ils sont vides d’émotions, et le fondement même de l’humain, ce sont nos émotions car sans elles nous ne sommes que des coquilles vides. Une approche plus sensible sur ce phénomène, le déchirement des parents sur l’insensibilité de leurs enfants, tout en essayant de les accrocher à notre monde aurait été intéressant pour les personnages et nous spectateurs, car du coup je ne me suis attachée à aucun d’eux. C’est donc un film qui se laisse regarder, avec une réalisation sobre de John Carpenter, qui nous pousse à regarder le film jusqu’au bout. 

A voir assez intéressant il pose la question existentielle : Qu'est-ce qui fait de nous des êtres supérieurs ? L'intelligence ou la sensibilité ?