Making Of

Ok, c’est sympa. Mais je n’ai pas pu m’empêcher de comparer à des films du même genre, sur les coulisses, l’envers du décor et autre… Et j’avoue que celui-ci ne m’a pas totalement convaincu. Oui, oui, oui, il est bien. Les comédiens sont tous assez justes même s’ils ne semblent avoir qu’une expression globale, Podalydes est toujours dépassé, Cohen est toujours dans l’excès, Crepon a toujours l’air paumé et Souheila Yacoub, toujours en colère… De fait, l’ensemble du film est un peu plat – même si quelques histoires évoluent à la fin, sur l’ensemble, c’est un peu redondant, plat, linéaire… Et puis je trouve à l’ensemble un côté bancal. Je pensais que le making of serait le film, qu’on ne verrait que les plans tournés par Joseph, ce qui aurait pu donner un exercice de style. Ou comme le Coupez d’Hazanavicius, donner un autre regard sur l’ensemble… Ben non, rien. Le making of est un vague prétexte inutile pour introduire un personnage mais toute l’histoire pouvait s’en passer. Une scène ou deux, à la fin, nous laissent nous demander si on est dans la fiction ou dans la réalité, si on voit la narration fictive ou si ce sont des images réelles, il y a un passage flou entre ce qui est tourné, le film qui filme le film, le réel et ça c’était intéressant. Mais trop peu utilisé. Ce qui est plus intéressant, c’est l’envers du décor et le rapprochement avec ce qu’ont vécu les ouvriers… Mais là aussi, à part la scène du bar qui fait une excellente référence à la dernière réunion, c’est un peu maigre. Ou alors, redondant, là aussi. Quant aux ouvriers et leur histoire, j’ai trouvé ça pas assez creusé, esquissé, effleuré ou trop appuyé, avec de longues discussions qui se ressemblent et s’éternisent de façon assez figée. Il aurait fallu soit s’appuyer plus dessus, soit s’en servir comme fil rouge plus fin à mon goût. On a sur l’ensemble un côté entre deux chaises qui n’a pas réussi à me convaincre mais une qualité générale qui fait que ça passe…

Ce film n’est pas un fiasco (série que je m’apprête à regarder), mais ce n’est pas non plus la réussite de l’année. La faute à un Cohen qui en fait trop (à la demande du réalisateur ? ) au détriment d’un super casting.

Une mise en abyme entre la mobilisation d'ouvriers pour la reprise de leur usine et les aléas (euphémisme) d'un tournage. Cedric Khan nous montre néanmoins qu'il y en a pour qui c'est plus facile et le monde du cinéma . Podalydès est impeccable en réalisateur dépassé par les évènements. Seule ombre au tableau : Jonathan Cohen dans le costume du leader de la fronde pas crédible et on le sent qui se regarde jouer. A voir.