Décembre 1983. En dépit des informations diffusées par les groupes de lutte contre le sida, Ritchie persiste à nier la gravité de l'épidémie. Un de ses amis, tombé malade, demande à Jill de faire secrètement ses courses. La jeune femme craint que la maladie ne soit contagieuse et devient obsédée par la propreté.
Deux ans après le carton Years and Years, Russel T Davies (Doctor Who, Queer As Folk) revient avec une nouvelle série, It’s A Sin. Le prolifique showrunner revient à ses racines en situant son histoire dans l’Angleterre des années 80, une époque difficile pour la communauté gay du pays puisqu’elle marque la flambée épidémique du VIH et donc, du SIDA. À l’instar d’un 120 Battements par minute pour la France, It’s A Sin veut montrer la perspective britannique de cette crise.
It’s a Sin, c’est avant tout une histoire d’amitié : celle de quatre jeunes hommes gays, Ritchie, Roscoe, Colin, Ash et de leur meilleure amie Jill, alors qu’ils débutent une nouvelle vie à Londres en 1981. À l’aube d’une décennie émancipatrice pour tous les gays d’Angleterre, cet élan libérateur sera ébranlé par l’arrivée du VIH. La série nous raconte aussi l’histoire d’un pays qui, 15 auparavant, interdisait toute relation et pratique homosexuelle. Les années 80 se déroulent donc dans l’ombre du SIDA, ce qui n’empêchera pas la bande de vivre à fond leur jeunesse dans la capitale, sans en connaitre les tristes conséquences.
Russel T. Davies nous livre ici une série très personnelle, lui qui avait 18 ans en 1981. Cette décennie noire, il nous la montre en jonglant cesse entre les tonalités : on passe du rire aux larmes, c’est une tornade d’émotions insufflée avec une maestria sans pareil par le scénariste. On s’attache instantanément à cette bande d’amis face à l’horreur tapie dans l’ombre. L’épidémie du "virus gay" comme il était appelé alimentait le climat homophobe de l’époque, allant pour certaines voix extrêmes l’identifier comme une punition divine.