Après avoir signé les papiers du divorce, Frankie, Grace, Sol, Robert et Bud se rappellent un week-end qu'ils avaient marqué d'une pierre blanche, cinq ans auparavant.
Que se passe-t-il quand on a 70 ans et qu'on se retrouve enceinte ? C'est le concept farfelu imaginé par Valérie Donzelli pour Arte dans sa première série Nona et ses filles. Elizabeth dite Nona a déjà eu des triplées dans sa vie. Aujourd’hui âgées de 44 ans, deux se sont envolées depuis bien longtemps du nid familial, mais une dernière est encore restée et lutte contre une thèse universitaire. C'est d'ailleurs avec le directeur de thèse de sa fille que Nona entretient une liaison. Alors lorsqu'elle tombe enceinte, forcément, elle pense que c’est lui le paternel. Mais surprise, apparemment, non ! Alors que se passe-t-il quand on est septuagénaire, qu'on a élevé ses enfants seule de façon libre et qu’on en croyait enfin débarrassée puis soudainement on se retrouve avec les contraintes de la maternité quand on ne s'y attend pas ? Presque absurde, la dramédie ne s’arrête pas sur l'identité du père de l’enfant et la tourne même en running gag.
Miou-Miou en tant que matriarche est bien accompagnée, notamment par Virginie Ledoyen et Clothilde Hesmé, mais également par Valérie Donzelli elle-même qui interprète le rôle de la quadra encore des les jupes de sa maman. La créatrice nous a habitués à des histoires de vie poignantes, comme elle l'a déjà montré au cinéma avec La guerre est déclarée ou encore Marguerite et Julien. En mêlant drame et comédie, son style jongle brillamment entre des sujets sérieux et plus légers. Au niveau de la caméra, c'est la même chose, la photographie n'a rien à envier à ses longs-métrages. Sa vision de la famille et des relations amoureuses se détache de la norme pour proposer une approche plus originale pleine de malice (même avec une famille dysfonctionnelle). C’est toujours avec émotion et tendresse que la série se met les spectateurs dans sa poche. Alors oui, ça va discuter de planning familial puisque Nona y travaille et évidemment des thématiques classiques d’adultère, ou de remise en question de sa sexualité sont passés au crible. Mais justement.
Donzelli et Clémence Madeleine-Perdrillat (OVNIs, ou encore la saison 2 d’En thérapie) réussissent un tour de force, sans jamais culpabiliser qui que ce soit, elles soulèvent le poids de certaines pressions sociales. Œuvre clairement engagée, Nona et ses filles montre que ce n’est pas une tare d’être féministe. Qu’est-ce que tout le monde attend pour monter dans ce train ? Il y a encore trop peu de séries avec des personnages principaux aussi âgés, même s’il s’agit d’une série chorale. La référence à Grace & Frankie est impossible à éviter surtout au niveau de l’approche des différents sujets propres à l’éducation des enfants, à la famille et la sororité. Mais c'est là que s'arrête toute similitude, car le charme à la française ne se copie pas !
Commentaires (6)
Bon, en fait, je ne finirai pas la série. On est pour moi dans un entre-deux qui ne marche pas, la comédie pas drôle et le drame pas triste, on n’arrive ni à rire ni à s’émouvoir. Je pensais voir une mise au point montant vers un pugilat dans l’ascenseur ; non, flashback, certes intéressant sur le passé des personnages mais pas assez pour que j’accroche.
Oui l'accouchement était risible
Un peu abusé l'accouchement en 2 secondes quand même ! Mais sinon pas trop mal !