Création originale signée Canal +, Families Like Ours est une série d’anticipation tout droit venue des pays nordiques. Du Danemark plus précisément. Et c’est justement un Danemark au bord de la catastrophe que dépeint Thomas Vinterberg, créateur, réalisateur et co-scénariste aux côtés de Bo Hr. Hansen de cette fiction écolo-dramatique. Un pays contraint d’évacuer toute sa population face à la montée imminente des eaux. Une décision unilatérale prise par le gouvernement qui pousse la famille de Laura, comme tant d’autres, à migrer vers d’autres contrées, qui n’ont pas toutes la même politique migratoire. Mais recommencer une vie, sans l’avoir choisie, n’est pas chose aisée, a fortiori lorsqu’on est incapable de retrouver le standing que l’on a laissé derrière soi. Laura, dont les premiers émois amoureux vont être contrariés par ces événements, et les siens vont, par ailleurs, en faire les frais. Et face à ce défi de tout recommencer, certains vont manquer de résilience.
C’est un fait, Thomas Vinterberg est un original. Il suffit de voir ses œuvres pour en avoir la preuve. De Festen à Drunk – long-métrage notamment récompensé par un César et un Oscar du meilleur film étranger – le Danois cherche toujours à s’éloigner des sentiers battus. Et lorsqu’il s’attaque au dérèglement climatique, comme c’est le cas dans Families Like Ours, fiction à suivre sur Canal Plus, il ne se laisse jamais tenter par les sirènes d’un scénario d’action, maintes fois revu. Non, ici, point de scènes catastrophes dans lesquelles des héros cherchent à se sauver d’une montée des eaux menaçante. Dans cette mini-série qui a été présentée à l’édition 2024 de la Mostra de Venise, si la montée des eaux est bien réelle, elle n’est pas encore arrivée. D’où l’incompréhension des habitants qui doivent abandonner maison, métier et amis pour un événement qui n’est aucunement tangible. Et si le point de départ de cette fiction danoise est une catastrophe naturelle à peine fictive, Families Like Ours n’est pas une diatribe écologique, mais plutôt un drame profondément humain qui s’arrête sur la capacité des hommes à faire face aux obstacles de la vie. Jacob (Nikolaj Lie Kaas), le père de Laura (Amaryllis April August) l’héroïne, avait une vie confortable au Danemark, entre son métier d’architecte, sa nouvelle femme et ses enfants. Mais lorsque son transfert parisien ne se passe pas comme prévu, il ne parvient pas à rebondir. Au contraire de son ex-compagne Fanny (Paprika Steen, qui avait déjà travaillé avec Thomas Vinterbeg sur Festen) qui était perdue dans sa vie « d’avant » et qui transforme ce changement forcé en opportunité unique de se sortir de la torpeur qui semblait la clouer au sol. Des drames individuels, intimistes et très humains qui côtoient des questionnements beaucoup plus globaux comme la politique migratoire des pays européens, problématique terriblement actuelle, et le recours à la fermeture des frontières afin de justement juguler le flux de ces néo-arrivants n’ayant d’autre choix que de laisser leur patrie.
Mini-série déclinée en sept chapitres de 52 minutes, Families Like Ours débarque sur les écrans de Canal + tous les lundis à partir du 6 janvier à raison de deux épisodes par soirée, et en intégralité sur myCANAL.