Article publié le 24 décembre 2019 :
Ça y est, Netflix a enfin lancé sa première série fantasy avec The Witcher, l’adaptation de la saga littéraire de Andrzej Sapkowski. Et la route fut semée d’embûches, tant cette franchise a eu son lot de litiges. En effet, les livres ont fait tout d’abord l’objet d’adaptations en jeux vidéo qui ont progressivement connu un succès phénoménal. Cela a généré des tensions entre le studio de développement et l’auteur des livres, qui s’est senti lésé dans la cession de ses droits. L’affaire s’est terminée très récemment et si les détails vous intéressent, on vous redirige vers l’excellente vidéo de Ex Serv sur le sujet.
Le fait est que la série Netflix est adaptée des livres et non des jeux est important, car il est clair en voyant cette première saison que les deux ont eu une influence. Henry Cavill campe le fameux Sorceleur avec brio, malgré les premières réticences des fans lors de l’annonce du casting. L’acteur, grand fan de la franchise, s’est inspiré des jeux pour la voix du personnage (la ressemblance est frappante), mais aussi des livres pour son accent assez particulier. Nous suivons donc Geralt de Rivia, de son vrai nom, dans son éternelle chasse aux monstres. Le passé trouble du personnage participe au mystère qui l’enveloppe. Alors qu’il semble n’être qu’un tueur de monstres au service du plus offrant, l’histoire s’ouvre progressivement sur plusieurs autres points de vue. En plus de Geralt, on suivra ainsi l’histoire de deux autres personnages, la princesse Ciri et la mage Yennefer, dont les chemins vont parfois se croiser.
Cela nous permettra notamment d’explorer cet univers qui n’a pour le coup pas grand-chose à voir avec Game of Thrones. C’était en effet la comparaison évidente, mais The Witcher se démarque par son atmosphère dark fantasy qui laisse la part belle aux monstres et à la magie. Les différentes intrigues établissent les différents rapports de force entre les royaumes, mais aussi les motivations des différents personnages. Il faudra ainsi quelques épisodes avant de rentrer pleinement dedans, mais une fois lancée, les pistes ouvertes sont intéressantes. La série prend la notion de destin à bras le corps, comme un lien magique qui lie les êtres entre eux. La magie est omniprésente, mais peut briser ceux qui en abusent.
The Witcher souffre cependant de son ambition, avec une narration qui se disperse, la faute à une structure divisée entre plusieurs chronologies. On y perd ainsi en intérêt, mais si l’intrigue se focalise davantage d’épisode en épisode. On a cependant l’impression d’avoir vu un long prologue de 8 heures avec des clins d’oeil aux fans de la franchise. La série montre aussi ses limites dans des effets visuels très inégaux. Mais il faut dire que le plaisir est là, The Witcher nous permet de plonger dans l’univers imaginé par Andrzej Sapkowski. Et il y a fort à parier qu’après cette saison 1, la série fera de nouveaux lecteurs.