Diffusée pour la première fois en 2016, Mum est une série britannique, une pépite méconnue qui mérite largement d’être découverte, centrée sur le personnage de Cathy, une femme d’une soixantaine d’années qui tente de reconstruire sa vie après le décès de son mari. Dans cette entreprise, elle est entourée par son fils Jason, benêt bien intentionné, sa petite amie Kelly, bimbo blonde qui oublie de filtrer ses paroles, son frère et sa compagne, épitomé de la rigidité, ses beaux-parents acariâtres et Michael, un vieil ami de Cathy qui n’est pas insensible au charme de la jeune veuve. Une famille excentrique et attachante qui fait face, chacun à sa manière, à la disparition d’un proche.
Si vous êtes à la recherche d’une série qui sort des sentiers battus et qui vous fera rire aux éclats tout en vous émouvant, Mum est faite pour vous ! Ne vous laissez pas tromper par les prémices – la mort d’un époux et d’un père et les conséquences sur sa famille – cette comédie britannique est tout sauf un drame larmoyant sur la perte d’un être cher. Empruntant rapidement le chemin de l’absurde, elle parvient à aborder le thème du deuil avec une justesse déconcertante. Le chagrin, la solitude, les relations familiales… rien n’est écarté dans cette fiction à découvrir sur Arte et Arte.tv, mais tout est traité avec une délicatesse telle, que la majorité des scènes fait naître une légèreté qui permet de garder une certaine distance avec la douleur des personnages. Des personnages tour à tour haut en couleur, discret, patient ou consumé par un amour inavoué — une intrigue superbement jouée par Peter Mullan — qui font toute la magie de Mum. Lesley Manville, qui joue le rôle-titre, avant tout. Douce et pudique, elle supporte sans ciller les piques de ses beaux-parents, les sorties de route de sa belle-fille, Kelly (Lisa McGrillis) ou encore les remarques désobligeantes de sa belle-sœur et ce, malgré son chagrin évident. Un flegme britannique montré à son paroxysme qui participe à la réussite indéniable de Mum. Pour autant, aussi risibles que soient les personnages, la moquerie n’a jamais sa place dans cette série profondément humaine.
L’autre grande qualité de cette fiction britannique est son intelligence de construction. Chacun des épisodes des deux premières saisons, douze au total, correspond à un mois de l’année, quand la troisième et dernière partie se déroule sur une semaine. Une structure qui permet de proposer une narration maîtrisée et d’offrir une conclusion à la hauteur de cette fiction attachante et réaliste, drôle et toujours très juste. Une comédie courte et légère à voir absolument sur le quotidien jamais triste d’une famille génialement dysfonctionnelle !
Les trois saisons de Mum sont disponibles sur Arte.tv ou à visionner sur Arte avec chaque jeudi, entre le 5 et 19 septembre, la diffusion d’une saison qui comprend 6 épisodes de 26 minutes.