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Le monde est à moi, rap et quête identitaire

À Bergen, en Norvège, Odile, métisse trentenaire, ne parvient ni à s’engager dans sa vie sentimentale ni à se donner les moyens de vivre son rêve de devenir rappeuse. Amy Black Ndiaye, étoile montante du cinéma norvégien, signe un beau portrait de femme ancré dans le présent multiculturel de l’Europe, qui nous emmène avec finesse et drôlerie loin des sentiers battus avec un réalisme rare. Le monde est à moi est dispo sur arte.tv.

Casquette à l’envers, maillot de basket et biceps sculptés sur le ring… : dans les rues de sa ville, au bord de la mer du Nord, Odile attire les regards. L’héroïne est née sous la plume d’Amy Black Ndiaye, d’origine africaine et féroïenne, qui incarne elle-même le personnage avec une grande justesse dans cette minisérie saluée par la critique et primée à Seriencamp, le plus grand festival allemand dédié au genre. Odile, qui rêve de devenir rappeuse professionnelle, travaille comme bibliothécaire pour gagner sa vie. Dès qu’elle le peut, elle se rend au studio d’enregistrement de Stian, son meilleur ami, pour répéter ses chansons.

Si la mise en scène épouse d’abord le flow alerte de la rappeuse lorsqu’elle fait rimer la difficulté d’être lesbienne et métisse dans une ville de province, elle se fait ballade lorsque le désir monte et que les corps se frôlent. Les idylles d’Odile l’éloignent de sa mélancolie, l’affranchissent des tabous qui l’emprisonnent et la font grandir. C’est le récit sensible et poétique de ce chemin intérieur universel, quels que soient le genre, l’origine ou l’orientation sexuelle, qui fait la réussite de cette série. À travers ces jeux de l’amour et du hasard, Odile apprend à mieux se connaître et à s’accepter dans le regard de l’autre.

Les six épisodes sont disponibles sur arte.tv.

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BetaSeries