La situation comique de base de Colin From Accounts est assez originale. Gordon est en train de conduire et Ashley traverse devant lui et flashe ses seins sans raison. Gordon, dérouté, va écraser un chien errant. Les deux protagonistes l’emmènent ensemble chez le vétérinaire et décident d’assumer la responsabilité et de s’occuper du chien. Tous les deux à des étapes différentes de leurs vies, avec des défauts et des qualités, ils vont trouver un moyen de communiquer et d’apprendre à se connaître à la surprise générale de tout le monde. Même s’ils sont des âmes esseulées, peut-être que leurs moments passés à deux leur donnent un peu de boost au moral. Patrick Brammall et Harriet Dyer incarnent respectivement Gordon et Ashley (et sont aussi les showrunners de la série) et leur duo dysfonctionnel fonctionne plutôt bien dans la comédie. Parfois gênant, parfois subtil, mais toujours très sincère, l’humour australien sonne différemment de ce qu’on a l’habitude de voir et pourtant réussit à faire mouche. Une saison 2 a déjà été commandée.
Eh oui, on parle bien d’Australia, le film de Baz Luhrmann avec Nicole Kidman et Hugh Jackman qui était sorti en 2008. Avec Faraway Downs, il s’agit en fait d’un nouveau montage du film par le réalisateur, avec évidemment des scènes inédites puisque la série dure six épisodes alors que le film ne durait que 2h35min. Aucune nouvelle scène n’a été tournée, mais l’image a été remasterisée. On rappelle l’histoire, qui est celle d’une aristocrate anglaise, Lady Sarah Ashley (Nicole Kidman), qui se rend à l’autre bout du monde pour rejoindre son mari infidèle et vendre un bien inhabituel : un ranch d’élevage d’un million d’hectares dans l’Outback australien du nom de « Faraway Downs ». Si l’histoire est la même sur le fond, plusieurs rebondissements seront différents. Baz Luhrmann était intéressé par le fait que de nombreuses pellicules n’avaient pas été utilisées pour le film final, et avec le format sériel, il pouvait prendre le temps d’aller plus en profondeur, montrer plus de choses et développer comme il l’aurait voulu les thématiques principaux. En soi, pour les gens qui avaient aimé Australia, cela peut être une nouvelle aventure, mais pour ceux qui n’avaient pas aimé au premier tour, ce format n’apportera rien de nouveau. En tout cas, on peut se demander si ce nouveau montage est un processus marketing qu’on va pouvoir revoir à Hollywood.
À Brisbane dans les années 80, au sous-sol de sa maison, Eli Bell répond à un téléphone rouge et commence un voyage qui va lui briser le cœur, avant de le reconstruire. Adaptée du roman best-seller de Trent Dalton, Le garçon et l’univers propose une perspective différente de la vie. À travers les yeux d’Eli (Felix Cameron) et un petit air d’innocence, il va faire face à des difficultés de la vie d’adulte de sa famille de milieu modeste. Eli qui aide le petit ami (Travis Fimmel) de sa mère ancienne addict (Phoebe Tonkin) à dealer de la drogue, qui voit son père (Simon Baker) s’en sortir à peine, qui communique comme il peut avec son frère muet adoré… C’est touchant, le fantasme enfantin regorge de poésie mais est à la fois déchirant quand on voit ce que le jeune héros traverse. Si le roman n’est pas autobiographique, Trent Dalton s’est inspiré fortement de sa proprement vie à travers cette histoire. Le sort s’acharne sur cette famille qui n’a déjà pas eu beaucoup de chance dès le départ et on souffre et on compatit avec eux.