Pluto, l’anime incontournable d’un manga culte

Cette fois-ci Netflix ne nous déçoit pas. Avec Pluto, la plateforme réussit un sans faute en terme d’animation. Certes, la source de base, le manga de Naoki Urasawa (Monster, 20th Century Boys) et de Takashi Nagasaki avait tout pour plaire. En huit tomes,le manga de thriller futuriste emprunte à l’univers d’Astro, le petit robot d’Osamu Tezuka, qui est un personnage de Pluto, mais dans une ambiance beaucoup plus noire. De plus, les questions de la robotique propres à Asimov sont également référencées et particulièrement le fameux Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques qui a inspiré Blade Runner. L’exception reste qu’il n’existait pas encore de version animée de ce chef d’œuvre japonais.

Dans un monde futuriste où les robots ont des droits comme les humains et certains sont quasi indiscernables, il y a sept robots dont les intelligences artificielles peuvent en faire des armes de destruction massive. L’un d’entre eux meurt soudainement et mystérieusement avec une mise en scène étrange, des cornes autour de sa tête. L’enquête est assignée à un de ses homologues, l’inspecteur Gesicht. Huit épisodes proposés par le studio japonais M2 nouvellement créé par Masao Maruyama (MAPPA) qui adaptent chaque tome du manga (plus ou moins).

Pour rappel, dans le monde futuriste de Tezuka, la société voit les êtres humains partager leur vie quotidienne avec des robots qui leur ressemblent ou pas forcément. Ces robots vivent, pensent, agissent, sont de tout âge, peuvent se marier et avoir des enfants, etc. Un code de lois régit la vie des robots avec comme directive principale l’interdiction de tuer le moindre être humain.

L’enquête commence avec la mort de Mont Blanc, l’un des robots phares de la 39e guerre d’Asie (un ersatz de la guerre d’Irak à l’époque, mais qui aujourd’hui pourrait être transposé à d’autres conflits armés). Un robot connu pour aimer la nature et protéger les montagnes suisses. Parallèlement, un être humain grand défenseur des droits des robots est également assassiné. Le polar est lancé, qui est derrière ces crimes ? C’est ce que va tenter de résoudre Gesicht, l’un des autres robots ultra avancés, travaillant pour Europol.

Niveau graphisme, on reconnait évidemment la patte du dessinateur de Monster, un autre chef d’œuvre nippon beaucoup plus horrifique et violent. Niveau thématiques, on se retrouve face à une réflexion philosophique autour de l’humanité et de la guerre comme l’aime tant les auteurs originels. Au-delà de la question du robot, c’est la question de « l’autre » et de la tolérance qui est mise en évidence. Chaque épisode prend son temps, avec des moments de beauté contemplative (une scène posée sur un piano), mais aussi de conflits internes. Mais chaque épisode rappelle ce que les émotions humaines apportent au monde, dans l’art, dans la solidarité… Poétique et émouvante, la série va ébranler son public. Non, on n’est pas dans un anime d’action, mais bien un thriller psychologique, donc ne vous attendez pas à des combats de mechas ou autre idées liées aux robots.

Huit épisodes d’une heure qui peuvent être une première porte vers l’anime japonais pour les plus néophytes, et pour les connaisseurs vous n’aurez aucun regret avec cette adaptation particulièrement fidèle.

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Published by
Aki