L’histoire se déroule dans la région rurale de Rūrangi en Nouvelle-Zélande et suit Caz Davis, un homme transgenre qui revient dans sa ville natale après une longue absence… et une transition. Caz a quitté Rūrangi pour échapper à la pression sociale et à l’incompréhension de sa famille et de ses amis face à son identité de genre. Cependant, de retour dans sa ville natale, il doit affronter son passé et faire face aux conséquences de ses choix passés.
La série a remporté l’International Emmy Awards de la Meilleure série courte en 2021 et les cinq épisodes sont disponibles sur Arte jusqu’à la fin de l’année.
Écrit et interprété par une équipe issue de la communauté queer – tous les personnages transgenres sont incarnés par des acteurs qui le sont également, à commencer par l’excellent Elz Carrad. Le personnage de Caz Davis est au cœur de la série, et l’interprétation brillante d’Elz Carrad lui confère une profondeur et une authenticité remarquables. Le parcours de Caz est à la fois complexe et émotionnellement poignant, avec les relations brisées qui se reconstruisent petit à petit. La série explore bien sûr la transidentité, mais à travers des thématiques qui touchent les autres. Les relations familiales complexes et les secrets bien gardés qui peuvent nuire aux liens du sang par exemple. Autour de Cas, son père, interprété par Kirk Torrance, qui traverse lui aussi une période qui va le changer, car sa réaction initiale au coming-out de Caz a conduit à une rupture douloureuse entre eux. La dynamique entre le père et le fils est profonde et réaliste, et elle met en lumière les difficultés que de nombreuses personnes LGBTQ+ peuvent rencontrer lorsqu’elles se révèlent à leur famille. Ensuite, à travers le personnage d’Anahera, meilleure amie de Caz, il y est aussi question de l’affirmation par les néozélandais d’ascendance maorie d’un héritage culturel trop longtemps refoulé. Et bien sûr, dans le lot, il y a Jem, son ex petit-ami qui cherche aussi à comprendre, et dont l’acceptation peut-être idyllique, demeure très belle.
Le message de Rurangi est clair : sensibiliser le public aux défis et aux discriminations auxquels les personnes transgenres peuvent être confrontées, en particulier dans des régions rurales où la tolérance sur des sujets de diversité sexuelle peut être moins ouverte et plus traditionnelle. La série cherche à briser les stéréotypes et à humaniser les personnages LGBTQ+, en montrant leur vécu, leurs espoirs et leurs peurs de manière authentique. La série a d’ailleurs été saluée par la communauté LGBTQ+ pour son authenticité et son engagement envers la représentation exacte des personnes transgenres et été reconnue pour son rôle dans la promotion de la compréhension et de l’acceptation de la diversité sexuelle dans la société néo-zélandaise.
Rurangi est disponible sur Arte jusqu’à la fin de l’année.