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Chorus Girls, les femmes d’une revue de variété dans les années 70

Danemark, années 70. Une audition pour trouver les danseuses de la prochaine revue du coin. Inspirée des histoires vraies des femmes qui ont participé à l’essor des revues de variété, Chorus Girls ou Dansegarderoben en version originale, raconte le destin de huit femmes que rien ne prédestinait à se rencontrer.

Chorus Girls est donc une série danoise feel-good, tantôt teintée d’humour, tantôt de drame, co-créée par Ditte Hansen et Louise Mieritz qui étaient présentes au festival de télévision de Monte Carlo où la série est en compétition. Elles étaient accompagnées de l’une des actrices principales, Marie-Bach Hanse.

Qui de mieux que les co-créatrices pour nous expliquer de quoi parle la série ? « C’est un regard critique sur notre passé. C’est une histoire sur ces filles, qui se tiennent en arrière-plan. Qui sont des objets de décoration. Elles dansent dans un grand spectacle avec des comédiens célèbres. Et nous avons tellement vu ces comédiens célèbres, ces stars masculines. Maintenant, on tourne la caméra et on regarde les huit danseuses en découvrant qui elles sont, leurs rêves et leurs épreuves. »

Marie-Bach Hansen qui joue le rôle de Sussie en dit un peu plus sur son personnage. « Sussie est une combattante. Elle est mère au foyer dans les années 70. Elle est mariée à Robert et dans une relation de violence conjugale. Quand on la rencontre, elle veut en sortir. Elle le sait. Et puis elle est aussi danseuse, donc elle veut danser pour cette revue pour gagner de l’argent, faire un plan au fur et à mesure. » Effectivement, c’est son personnage qui va servir de point d’entrée pour les spectateurs. « Et puis elle rencontre ces autres danseuses. Elle va ouvrir les yeux sur les vies de ces autres femmes, ce que ça signifie d’avoir des amies… »

En fait, il s’agit d’une véritable revue qui a 70 ans. « Quand nous avons décidé de situer l’histoire dans les années 1970, nous avons contacté les vraies danseuses qui travaillaient et nous avons parlé à cinq d’entre elles. Elles ont été très généreuses en nous racontant leurs histoires et à répondre à toutes nos questions précises. Et assez malheureusement, beaucoup d’entre elles ont parlé de la violence domestique. » À partir de là, elles ont écrit les personnages. 

Enfin, difficile de ne pas parler de male gaze pour une série où des femmes dansent sur scène, et parfois peu habillées. « Nous sommes très, très conscientes du male gaze, dont on se sert pour placer nos personnages dans la fiction. Le chorégraphe porte un regard masculin sur les danseuses. Nous voulions donc également transmettre ce cliché et ce regard sur les femmes qui regardent et commentent tout le temps leurs corps. » Et comme les co-créatrices sont également les co-réalisatrices, à côté, « en dehors de la fiction, la façon dont nous filmons ces femmes, comme on en est très conscientes, on le fait avec une vision féminine. »

Chorus Girl a été projetée dans la compétition officielle, reste à voir si elle débarquera sur les écrans français, mais en tout cas, il s’agit d’une dramédie feel good très divertissante.

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Published by
Aki