Avec Télé 7 jours, découvrez le programme qui fait l’actu à la télévision. Cette semaine, cap sur France 2, le lundi 8 mai à 21h10 avec Bardot. Pas facile d’aborder le mythe BB tant l’icône est complexe. Danièle Thompson et son fils Christopher, auteurs et réalisateurs de cette série, ont réussi ce tour de force. Non seulement ce biopic retrace la vie de Brigitte Bardot, de la période 1949 à 1960, mais il restitue fidèlement l’atmosphère d’une époque, ses tabous, son carcan moral, sur fond de tragédie algérienne. D’emblée, la fille prodigue de Gérard Oury tient à faire une mise au point quant aux supposées réticences de l’intéressée à voir sa vie portée à l’écran : « Je l’ai rencontrée il y a longtemps. Elle avait le même agent que mon père, Olga Horstig (interprétée par Anne le Ny, ndlr). C’est d’ailleurs lui qui avait réécrit Babette s’en va-t’en guerre, de Christian-Jaque, en 1959. Avant de me lancer dans le projet, je lui ai écrit pour l’informer. Elle m’a répondu très gentiment qu’elle voulait qu’on la laisse tranquille, mais qu’elle me faisait confiance. C’est toute la teneur de nos échanges. »
CRÉATURE HORS NORME
Au-delà de l’aspect pin-up, la réalisatrice et son fils se sont penchés sur l’impact sociologique du phénomène Brigitte Bardot, préfigurant déjà la révolution des moeurs de 1968. « Ce qui nous a intéressés, c’est le déchaînement suscité par cette créature hors norme, traquée par la presse, qui épie et juge ses moindres faits et gestes. Même avec un destin aussi exceptionnel, on n’échappe pas aux contraintes de l’époque, aux interdictions, aux jugements, aux histoires de maternité, d’avortement : une époque plus proche du XIXe siècle que d’aujourd’hui. » Danielle Thompson revendique le caractère féministe de cette série : « Brigitte Bardot représente une révolution inconsciente. Elle a été féministe sans le vouloir et quelqu’un d’incorrect en le voulant. Dans le jeu de l’amour, elle est à la fois la proie et le chasseur. C’est d’ailleurs une série où l’on montre beaucoup plus les hommes nus que les femmes. »
DIVINE SURPRISE
De Roger Vadim à Sami Frey, en passant par Jean-Louis Trintignant, Jacques Charrier (avec qui elle aura un enfant), Sacha Distel et Gilbert Bécaud, la comédienne va collectionner les liaisons tumultueuses. D’ailleurs, le casting est un savant mélange de jeunes premiers, comme Victor Belmondo (alias Vadim), Oscar Lesage (Jacques Charrier), Noham Edge (Jean-Louis Trintignant) ou Fabian Wolfrom (Sacha Distel) et des acteurs expérimentés tels que le duo Hippolyte Girardot-Géraldine Pailhas, dans les rôles des parents de Bardot, et Yvan Attal, incarnant le producteur Raoul Lévy. Mais la divine surprise vient de l’interprète de BB. « Un miracle ! », selon le producteur Pascal Breton. Julia de Nunez, jeune actrice franco-argentine et ancienne élève du cours Périmony, à Paris, a bouleversé tout le monde lors de son audition : « Brigitte Bardot a toujours été présente dans ma vie, parce que l’on m’a toujours fait remarquer, et pas qu’en France, ma ressemblance avec elle », confie Julia, qui ajoute avoir vu beaucoup de ses films, dont La Vérité, de Clouzot (1960), alors qu’elle n’avait que 10 ans. Son énergie, sa beauté et sa sincérité à l’écran portent les promesses d’une grande carrière…
Cet article a été écrit dans le cadre d’un partenariat avec Télé7Jours par Hacène Chouchaoui