The English est le dernier projet de Hugo Blick, qu’on retrouve derrière The Honourable Woman ou encore The Shadow Line. Avec cette nouvelle mini-série, il explore l’anti-Western, l’un des sous-genres du Western. Une perspective différente s’ouvre sous nos yeux, via les regards de nos deux protagonistes : Cornelia Locke (Emily Blunt) aristocrate anglaise prête à tout pour venger son fils, et Eli Whipp (Chaske Spencer) éclaireur Pawnee qui réclame un bout de terre après avoir servi les États-Unis. Leurs chemins vont se croiser dans le premier épisode pour à leur grande surprise, converger. On va donc suivre un bout de leur destin en commun.
En six épisodes, cette production originaire des studios Amazon qui a finalement été achetée par Canal+ en France, se distingue par des performances sans fausse note et des dialogues sans fioriture.
Une photographie superbe qui change du style des derniers westerns qu’on a eu l’occasion de voir sur petit écran, y compris l’autre titre de Canal+, Django. Dans The English, il n’y a pas de boue ni une goutte d’eau, c’est le désert aride qui s’étend à perte de vue. Un soleil trop lumineux qui éblouit nos yeux et qui offre des visions de ciels bleus et de sable jaune très contrastées. Et c’est rare d’avoir une image tellement à contrepied du désespoir sombre des héros solitaires de western.
Le personnage de Cornelia y est sans doute pour quelque chose, elle apporte une véritable valeur ajoutée avec sa force et son amour maternel qui équilibre le duo formé avec Eli. Les acteurs sont incroyables, la révélation étant évidemment Chaske Spencer moins renommé que son homologue féminin. Son personnage rejeté par les siens mais jamais vraiment intégré parmi les Américains représente bien la dualité dans The English, sa réserve et son intensité . Comme tout bon western révisionniste, la série rappelle les souffrances des Amérindiens et leur combat de tous les jours toujours d’actualité. L’alchimie entre les deux fonctionne à merveille, avec de l’humour acerbe et une tension sous-jacente. Les personnages secondaires ne sont pas à négliger, offrant une panoplie de tempéraments bizarres tout au long de leur voyage dans le grand ouest.
L’histoire de The English reste d’une beauté simple, celle de la vengeance propre aux westerns, qu’elle semble justifiée ou non. Les silences sont pesants, la musique a une vie propre, et l’action s’accélère jusqu’à son apogée avant le dénouement.
Découvrez cette mini-série ambitieuse sur Canal+.