Joyce Prigger (Ophelia Lovibond), féministe convaincue de la deuxième vague grande admiratrice de Gloria Steinheim, emmène son prototype de magazine The Matriarchy Awakens à tous les éditeurs et presses possibles. Mais face à ses rencontres avec des vieux mâles grisonnants, c’est un échec complet et personne ne veut publier son torchon. Sa route croise alors celle de Doug Renetti (Jake Johnson), un éditeur de magazines porno qui va être prêt à financer et publier son projet. Rebaptisé Minx (friponne en anglais) pour la peine, la lignée édito sur le fond ne changera pas, mais sur la forme, le magazine va appâter ses lecteurs par son enveloppe érotique qui s’adresse à un lectorat féminin.
Créée par Ellen Rapoport dont c’est la première série et avec Paul Feig figurant au générique comme producteur exécutif, la saison de Minx composée de 10 épisodes est disponible sur OCS.
La comédie au grand cœur pourrait bien vous charmer aussi. Ophelia Lovibond représente chaque femme qui a de l’initiative mais qui s’est vue fermer des portes très rapidement. L’opportunité arrive parfois sous des formes inattendues, et pourtant, même à reculons elle va la saisir. Au début, la collaboration avec Doug semble difficile entre ces deux personnalités aux antipodes, mais finalement, le résultat en vaut la chandelle. Alors certes, on reste dans une comédie de mœurs, mœurs parfois légères par ailleurs vu le sujet, mais particulièrement bien jouée. La galerie de personnages féminins notamment n’a pas à rougir du traitement narratif, loin des clichés, qui passe haut la main le test de Bechdel, et qui redore les thématiques féministes dans la fiction. Les discussions sur les différentes formes d’appareils génitaux qui devraient figurer en double page (on parle tout de même de magazine pornographique) vont en tout cas faire parler, mais espérons qu’elles vous fassent rire aussi.
En effet, dans les années 70, aucun magazine féminin ne proposait des hommes nus, jusqu’à la création de Playgirl en 1973 en opposition à ses versants masculins, Playboy ou encore Penthouse. L’histoire du magazine Minx s’inspire de cette véritable révolution tout en y insérant une touche de bienveillance. Bien entendu, Playgirl n’était pas tant militant en tant que tel comme l’est Minx, mais la liberté était bien présente. La reconstitution historique se fait parfaitement bien et sans fioriture, ce qui en fait une véritable valeur ajoutée. En voyant Minx, on se rappellera avec nostalgie de Good Girls Revolt, dramédie annulée au bout d’une saison en 2016 avec les coulisses d’une rédaction.
Minx explore des thèmes tels que le féminisme, la sexualité, la censure et les conflits générationnels dans les années 70, mais propose avant tout un divertissement efficace. À découvrir sur OCS.