Celui qu’on connaissait il y a dix ans pour être David Hale, agent de police dans Sons of Anarchy a fait un changement soudain de carrière. Au lieu d’être devant la caméra, il a choisi de passer derrière, avec un stylo en main, puisqu’en 2015 il écrit Sicario qui lui vaut d’être propulsé sur le devant de la scène. À partir de là il enchaîne les films et co-crée sa première série Yellowstone où il opère comme showrunner, qui engendre plusieurs spin-offs, et tous ses autres projets sériels sont disponibles sur Paramount+. Le moment donc de revenir sur le Sheridan-verse.
La mini-série et premier spin-off de Yellowstone, préquelle de son état, montrait comment les Dutton sont arrivés dans le Montana en fuyant la pauvreté pour chercher un meilleur avenir. Ce sont les arrières-grands-parents de John Dutton plus exactement. Avec 1883, on n’est pas dans le sensationnel, il n’y a pas encore de grand ranch, les jeux de pouvoirs pour conserver son patrimoine, non, ce sont les petites choses du quotidien et du voyage auxquelles est confrontée une famille unie. Leur voyage à travers les Grandes plaines est d’une part magnifique (quel plaisir photographique), d’autre part dangereux. Et le danger ne provient pas forcément des humains, mais aussi de la nature, comment une caravane traverse-t-elle un courant d’eau très fort par exemple. Les personnages sont remplis d’un rêve, celui d’obtenir une vie meilleure, et le message est étonnamment touchant. Les dix épisodes sont disponibles sur la plateforme, et si aucune suite directe n’a été annoncée (malgré le succès), un autre spin-off intitulé 1883: The Base Reeves Story est prévu sur la même période historique.
Ce deuxième titre est probablement le moins populaire du Sheridan-verse. Co-créée par son partenaire d’écriture de longue date Hugh Dillon (qui joue par ailleurs dans la série) alors qu’une saison 2 a été commandée qui devrait sortir dès janvier prochain, Mayor of Kingstown n’a pas réussi à enjailler les foules. Pour mener la série, on a le droit à un casting 5 étoiles avec Jeremy Renner, Kyle Chandler (de passage), Aiden Gillen et Dianne Wiest notamment. Et ils jouent tous terriblement bien, mais ce sont les intrigues qui parfois peinent à suivre, surtout quand on sait ce qu’est capable de faire Sheridan. Kingstown est une petite ville où la famille McLusky occupe une place importante. Mike (Renner) s’occupe du système carcéral, il est un peu le maire de la ville qui s’arrange pour que les choses soient faites. Puis son frère décède et il y a des histoires d’argent comme d’habitude, et tout se complexifie. Mayor of Kingstown suit un schéma de série criminelle un peu plus classique avec corruption et dilemmes moraux, et offre de surcroît, comme toujours un beau casting et un beau décor.
Tulsa King, la dernière arrivée de Taylor Sheridan a explosé tous les records d’abonnements pour Paramount+. Il faut dire qu’une série avec Sylvester Stallone, il n’y en a pas 36 000 puisque c’est la première, et une écrite par l’un des meilleurs showrunners du moment, encore moins. Les deux réunis, cela annonce une sacrée ambiance et un ton plutôt viril dans le sens traditionnel du terme. Dwight Manfredi (Stallone), un caïd de la mafia new yorkaise, vient de sortir d’une peine de 25 ans en prison. Il est en exil à Tulsa, dans l’Oklahoma, et il compte bien se refaire. En fait, le rôle de Manfredi était fait pour Stallone et c’est pour ça que la série fonctionne aussi bien. Il est un peu à côté de la plaque, essaye de recréer un système qui n’existe plus (surtout pas dans l’Oklahoma) et de rattraper le temps perdu. Ce n’est pas vraiment un concept original, mais juste une série bien faite avec des moments d’humours inattendus et mine de rien, ça ne court pas les rues. Contrairement au titre précédent de la reco, on n’est pas non plus plongés dans les affres des coulisses de la politique, mais on suit juste un mafieux qui fait ce qu’il sait faire de mieux, appliquer son propre code d’honneur pour tenter d’être quelqu’un.
Découvrez ces trois séries sur Paramount+ que vous soyez fans de Taylor Sheridan ou pas.