Aux côtés d’agents de police, doués mais souvent vulnérables avec des secrets inavouables, voici trois thrillers où il faut avoir le cœur bien accroché à retrouver sur Canal+.
The Responder met en scène Chris Carson interprété par un Martin Freeman magistral, un premier intervenant aux méthodes expéditives qui suit une thérapie après être tombé en dépression. La série est une sorte d’autobiographie romancée de son auteur, Tony Schumacher. Son mariage est loin d’être au beau fixe, son quotidien professionnel est difficile à gérer entre son trafiquant de drogues et ses collègues. Et tout cela va s’empirer quand il se retrouve au centre d’une affaire de cocaïne. Corruption ? Peut-être… Mal-être ? Très certainement. Ce thriller revient sur le système des forces de l’ordre, entre la tentation facile de rejoindre le côté obscur de la morale. La série a l’avantage de ni défendre ni accuser la police, mais dépeint un tableau de travail difficile, prompt aux erreurs humaines. La saison se passe sur six rondes de nuit consécutives en cinq épisodes, et avec cette ligne temporelle serrée, la tension monte pour tout lâcher à la fin.
Un policier chevronné et une adolescente font une chute mortelle du haut d’une tour du sud-est de Londres, avec comme témoins sur le toit un petit garçon de cinq ans et une nouvelle recrue de la police Lizzie Griffiths, qui disparaissent de la circulation. La détective Sarah Collins (Gemma Wheelan) est appelée à enquêter pour retrouver Lizzie et va découvrir un réseau de trafic sexuel, et pas que. La mini-série The Tower créée par Patrick Harbinson est une adaptation du livre Post Mortem de Kate London.
Encore une histoire de corruption potentielle, les Anglais sont doués pour raconter des enquêtes captivantes qui semblent tout à fait ordinaires jusqu’à ce qu’un indice fasse tout basculer. Donc oui, l’histoire en elle-même n’a rien d’originale, mais le rythme et l’écriture sont tellement bien ficelés qu’on ne peut s’empêcher d’être pris dedans et de n’en sortir que lorsque le dénouement est expliqué.
Créée en 2010 par Neil Cross, Luther a eu droit à 5 saisons, un téléfilm, et une 6e nouvelle saison est prévue pour début 2024. Plus besoin de présenter John Luther, cet inspecteur tourmenté campé pendant des années par Idris Elba. L’histoire d’un chef de groupe de la brigade criminelle de Paris en proie à ses propres démons alors qu’il tente de se faire réhabiliter par la profession. Dans la première saison, il fera la connaissance d’Alice (Ruth Wilson), qu’il soupçonne du meurtre de ses parents sans pouvoir le prouver avec qui il entretient une relation ambigüe. Encore une fois, Luther est la preuve que le thriller britannique est un genre en soi, dans la violence réaliste qui n’édulcore pas les choses. Evidemment, la star de la série reste Idris Elba qui incarne Luther avec une telle intensité que même si parfois ses méthodes ne sont pas très orthodoxes, on ne peut pas se ranger du côté des policiers qui veulent l’exclure. Et le pire c’est qu’en soi, le personnage de Luther est hyper cliché, brillant mais brisé, séparé de sa femme, obsédé par la vengeance… mais l’écriture réussit à rendre le personnage imprévisible tout comme les arcs narratifs.
Direction Canal+ pour ces trois séries anglaises d’enquêtes.