Quand on voit la bande-annonce de Mood, on ne s’attend pas à ce qu’on va voir. La série de Nicôle Lecky est une adaptation de sa pièce de théâtre intitulée Superhoe qui a changé de nom durant le transfert de médium. Écrite en réponse au slut-shaming subi par les femmes et surtout les travailleuses du sexe, la créatrice a voulu montrer un aspect différent de leurs vies.
Voici Sasha, 25 ans, chanteuse en herbe avec des vibes d’Alicia Keys selon certains, qui vient de rompre avec son copain pour une raison qu’on découvrira sur la fin de la saison, et qui va être mise à la porte de chez elle car sa mère et son beau-père ne supportent plus son comportement et ses mensonges. À partir de là n’ayant nulle part où loger, alors qu’elle fait la connaissance d’une influenceuse Carly grâce à un pote dealer, elle va mettre un pied dans le monde d’OnlyFans (pardon DailyFanz dans la série) et de la prostitution de luxe.
Les six épisodes de Mood seront disponibles sur Canal+ à partir du 7 novembre.
Mood rappelle forcément les séries comme Fleabag ou Chewing Gum qui sont elles-mêmes des adaptations de pièces. Mais à part ça, les similitudes s’arrêtent là. On n’est pas dans une dramédie, il s’agit d’un uppercut d’émotions et de tristesse mais aussi de résilience et de courage. L’écriture est impeccable pour cette vingtenaire qui possède un talent mais qui n’a pas forcément les moyens de l’exploiter. Des scènes musicales vont ponctuer les épisodes (deux chansons par épisode), avec des paroles très fortes qui décrivent des situations avec justesse. Ces moments de comédie musicale qui intègrent souvent tous les figurants et les personnages, donc bien fantasques, ne sortent pas du tout le spectateur de l’histoire. Un choix artistique osé et réussi pour un drame bien percutant puisqu’on a plus l’habitude de voir de la comédie musicale dans des séries un peu plus légères. Nicôle Lecky brille par sa performance et sa voix, et Mood est véritablement sa vitrine.
La critique des réseaux sociaux n’est pas acerbe pour autant, elle parvient à donner des arguments objectifs pour des plateformes telles qu’OnlyFans. On en gardera un souvenir véritablement féministe pour ces femmes qui peuvent se tromper et être vicieuses entre elles, mais qui subissent toujours les mêmes violences et sont toujours les victimes, et qui malgré tout, restent solidaires. Et par-dessus tout, le ton est purement et agréablement britannique.
Découvrez la saison 1 de Mood à partir du 7 novembre sur CANAL+ SÉRIES et myCanal.