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Chronique en séries : The Killing

C’est reparti pour les chroniques du mardi ! Toi aussi, tu veux écrire un mot sur ta série préférée et la faire connaître à tes acolytes sérievores en cette période estivale où moins de séries sont diffusées ? Alors n’hésite pas à envoyer un e-mail à marie@betaseries.com ! Ta chronique sera ensuite publiée sur le blog et relayée sur les réseaux sociaux de BetaSeries. De quoi trouver de l’inspiration et peut-être découvrir votre prochaine série coup de cœur !

Sans plus tarder, retrouvez la chronique de redacwebdecaen qui vous parle de The Killing !


The Killing : la série nonchalante

J’ai terminé cette série il y a quelques semaines. Je l’ai regardée quasiment d’une traite, tellement accroché par l’intrigue, que je n’ai pas pu regarder autre chose. Je vous explique en 4 étapes pourquoi j’ai aimé la série, au point de devenir addict !The Killing fait partie de la famille des polars

1. The Killing fait partie de la famille des polars

Et c’est pour ça que je l’aime ! The Killing s’inspire d’une série télévisée danoise, Forbrydelsen (Le Crime), diffusée entre 2 007 et 2 012 sur la chaîne publique DR 1. Fort heureusement pour moi, je n’ai pas vu la série originale, et c’est tant mieux. Je n’ai pas lu de critiques avant de la regarder, bref, j’étais avec moi-même, et la série, c’est ce que je préfère. C’est mieux pour se faire une idée bien à soi.

The Killing est une création de l’américaine Veena Sud, sa deuxième après Cold Case. Les 44 épisodes des 4 saisons de la série sont sortis entre 2 011 et 2 014 et sont actuellement visibles sur Netflix, en vostfr. Cette série lui a valu une nomination aux Emmy en 2 012 pour une écriture exceptionnelle pour une série dramatique – rien que ça !. Seven Seconds est la troisième création de la même Veena Sud, toujours dans sa tradition des polars noirs.

Je n’invente rien, la famille du polar noir et glauque se compose aussi de The Wire – un cran au-dessus pour la dimension documentaire indéniable – et de True Detective, série aux 2 saisons inégales mais encore plus glauques. Et, dans une optique plus historique, Peaky Blinders. J’y reviendrais aussi, mais précipitez-vous sur ces quatre-là, vous ne serez absolument pas déçus ! Bon, j’arrête pour les références, parlons de la série !

2. The Killing a deux enquêteurs magistraux

Je n’hésite pas, je passe sur les égarements et excès des acteurs qui forcent le trait, nécessairement, mais quand même, le jeu de Mireille Enos (joue Sarah Linden, enquêtrice principale) et Joel Kinnaman (joue Stephen Holder, partenaire de Sarah Linden) est juste, du début à la fin.

Ce que j’ai apprécié, c’est d’abord qu’une femme, dans une série américaine, soit autre chose qu’une bombe, super maquillée, super sexy, super intelligente. Merci de ne pas nous prendre pour des imbéciles, ces femmes n’existent pas ! Par contre, des Sarah Linden, oui ! On peut aisément s’imaginer la croiser, tant par ses défauts que par sa difficulté à vivre, son histoire personnelle, ses failles, elle est réelle.

Ensuite Holder. Comment dire ? Acteur au jeu coup de poing, pour moi il crève l’écran, tout simplement. Joel Kinnaman accède à la notoriété avec le thriller Easy Money en 2 011, il a joué dans de nombreux longs métrages (dans le remake de Robocop sorti en 2 014), et séries (il rejoindra la géniale House of Cards pour sa 4e saison, après The Killing).

Il joue Holder dans The Killing, un multi-personnage, adolescent, adulte (adulescent ?), flic, amant ou presque, puis bien d’autres choses encore. Le personnage trimbale son lot de « glauquitude », il apporte aussi un ton décalé, et ses dialogues sont ciselés, cyniques à souhait, mais aussi très affectifs, face à une Sarah Linden plutôt froide, c’est un régal de jeu précis !

3. The Killing met en exergue la ténacité

C’est la deuxième raison qui me fait aimer The Killing. La série reste noire, bien sûr, mais elle pratique la résilience, avec toujours cette formidable ténacité des personnages. Qui apporte rebondissements, surprises, et espoir, au milieu du fatras qui suivra la disparition inaugurale de l’adolescente.

Sarah Linden incarne la ténacité, elle la pousse à l’extrême, au point d’en faire une pathologie. C’est une anti-héroïne qui se sert d’un défaut personnel (ne jamais rien lâcher, être obsessionnel) pour en faire une qualité dans son travail (elle est reconnue comme une enquêteuse exceptionnelle). Elle rejoint dans ce sens certains héros Marvel, qui se servent de leur handicap comme d’une force (Daredevil).

L’homme politique Daren Richmond (joué par Billy Campbell), lié à l’affaire, qui renaîtra de ses cendres et deviendra autre chose après qu’il soit victime d’un fâcheux accident. Le personnage trouve la force de continuer son combat, alors même qu’on le croit définitivement à terre. Toujours porteur de cette ténacité, dont la scénariste semble faire une force pour ses personnages.

La série elle-même, qui déroule l’intrigue sur l’ensemble des 44 épisodes, est un modèle de ténacité. C’est ce qui la rend addictive, à partir du moment où vous êtes pris, l’envie de connaître la vérité ne vous lâche plus ! The Killing est faite à partir d’un scénario à tiroir, où les dimensions mafieuses, criminelles, politiques, familiales et amoureuses sont liées. L’intrigue est tenace, elle vous tient jusqu’au bout et vous laisse essoré une fois le dernier épisode fini !

4. L’action se déroule dans la moiteur et au ralenti !

Comme beaucoup de commentaires ont été faits là-dessus, je ne m’attarderais pas, mais c’est à noter, l’ambiance glauque et sombre est fortement appuyée par la pluie, omniprésente sur presque tous les épisodes. La ville de Seattle, et la côte ouest des Etats-Unis sont montrés comme rarement, en dehors des clichés habituels (soleil et joie). Ce sera la troisième raison qui me fait aimer la série.

Ce que j’ai apprécié, c’est la lenteur, à la fois des mouvements de caméra, mais aussi des actions, des dialogues, de l’installation de l’intrigue. Cette série prend son temps, et les personnages aussi. Du coup, en tant que spectateur, vous avez, comme moi, l’impression d’être avec eux. Au fil des épisodes, les relations évoluent entre les deux enquêteurs principaux, mais aussi entre eux et leurs collègues de la « crim ».

Tous les personnages sont impactés par le poids d’une ville, d’une époque, et leur vie se déroule au ralenti. Pour s’arracher et s’extraire de cette gravité extrême, certains y parviennent par la rage, d’autres sont cloués au quotidien et à Seattle. D’autres encore y périssent, par excès de naïveté, comme cette adolescente porteuse de tant de rêves, au milieu de la désolation. Et d’autres ont trouvé les drogues comme moyen d’évasion.

Nous, spectateurs, nous sommes aussi enfermés avec les personnages sous le toit nuageux de Seattle, entre les murs et les bâtiments de la ville, plongés malgré nous et très rapidement dans les détails de leur quotidien. Sans nous en apercevoir, nous devenons leurs amis, leurs voisins, nous vivons à leur rythme. Pour ma part, le temps de la série, j’ai été un peu ralenti. N’hésitez pas, rien que pour cela, la série vaut le détour !

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Maretoh