Evil : le meilleur drame horrifique encore trop méconnu

Une chose est sûre : la critique est unanime sur la qualité d’Evil. Et pourtant, elle reste trop méconnue même parmi les sériephiles. C’est donc le moment avec l’arrivée de la saison 2 et 3 sur Paramount+ de vous (re)parler de ce petit bijou d’écriture. Jusque-là, seule la saison 1 était dispo.

Comme toutes les séries de Robert et Michelle King, sur le papier, le concept semble assez classique : une série de network à l’ancienne avec des affaires hebdomadaires que notre trio principal démêle entre possession démoniaque ou arnaque douce. Il y a des têtes connues dans le casting, Michael Emerson (inoubliable dans Lost) par exemple, monsieur Luke Cage lui-même (Mike Colter qui avait déjà collaboré sur The Good Wife), Aasif Mandvi dont le nom est peut-être inconnu mais dont le visage vous rappellera quelqu’un, et bien sûr Katja Herbers vue dans Westworld ou encore dans Divorce.

Ces trois derniers forment le trio principal composé d’un apprenti-prêtre croyant, d’une psychologue médico-légale franchement sceptique et d’un informaticien qui fait au contraire tout pour prouver que tout est faux, ils sont financés par l’église catholique pour débusquer les histoires de possession démoniaque. C’est ce que propose Evil sur CBS outre-Atlantique.

Religion et possession, une vieille histoire

Que ce soit dans L’exorciste ou encore dans la franchise Conjuring et d’autres titres qui traitent de religion et de possession démoniaque, cette relation date depuis la nuit des temps. Les King ont donc décidé de replonger dans le cœur du sujet en plaçant leurs protagonistes directement au sein de l’église. Cela peut sembler saugrenu mais n’oublions pas que l’exorcisme est une pratique toujours d’actualité, qu’elle soit effectuée par un prêtre de l’église ou par des indépendants.

Ce qui est malin dans Evil, c’est qu’elle prend ce sujet au sérieux. Ils font leurs recherches pour voir s’il y a un véritable cas de possession et discutent le rôle fondamental de l’église dans tout ça. Cela crée donc des discussions nuancées sur la foi avec trois personnages aux idéologies très différentes mais toujours dans le respect des autres. Très rapidement, on se rend compte qu’on est dans un univers où le fantastique est réel (ou pas), que des démons existent bien sur Terre et certains êtres humains sont à leur botte. Du moins… on nous le laisse entendre. Cela permet d’insuffler une ambiance ambiguë et souvent malaisante. Et évidemment, avec une seconde lecture, ce mal qui gangrène la société peut être compris de plusieurs manières…

Une série mélangeant les genres

Michelle et Robert King sont connus pour leur écriture qui arrive à mettre en avant leurs personnages tout en dépeignant la société actuelle avec brio. Evil n’est pas une série pseudo absurde comme a pu l’être BrainDead, non, le duo créatif explore un nouveau genre avec celui de l’horreur. Et peut-être que la possession démoniaque vous fait rigoler, mais ils arriveront à vous faire cauchemarder. Et c’est d’ailleurs cet équilibre entre épouvante saupoudrée de comédie mais traité sous forme de thriller avec le côté enquête mystérieuse qui fonctionne bien. Il ne faut pas écarter le côté dramatique pour autant, puisque chacun a des déboires de la vie quotidienne à surmonter.

La série ne prend pas son spectateur pour un idiot et sait que des contradictions peuvent coexister dans une même personne. Elle réussit même à créer sa propre mythologie qui promet d’être de plus en plus riche.

Les trois premières saisons d’Evil sont disponibles sur Paramount+.

(Evil étant passée de Salto à Paramount+, une mise à jour de l’article a eu lieu.)

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Published by
Aki