Mis à jour le 17 décembre 2022 :
Après avoir été diffusée chez nous, nos voisins belges de RTL play vont pouvoir accès à la saison 1 sur la plateforme. Nul doute que la saison 2 ne saurait tarder.
Article publié le 19 janvier 2022 :
Ah Sissi, la tradition de voir et revoir la saga d’Ernst Marischka avec Romy Schneider rediffusée inlassablement lors de la période de Noël. Cette année les producteurs allemands de Betafilm tentent une nouvelle expérience : Sissi l’impératrice revisitée. On leur doit Babylon Berlin ou encore Atlantic Crossing et ils s’attaquent à nouveau au drame historique cette fois-ci avec l’impératrice bavaroise la plus connue (du moins de notre côté de la frontière) de l’Histoire. Dotée d’un budget de 13 millions d’euros, cette histoire germano-autrichienne de six épisodes a d’abord été disponible sur Salto avant de débarquer sur TF1. Et forcément, la série est sortie au moment des fêtes.
Les premières minutes de la nouvelle série allemande donnent le ton. Ce n’est pas une Elisabeth de Wittelsbach provinciale telle une Maria de La mélodie du bonheur qui dévale les collines des paysages bavarois. Non dans cette version 2022, Sissi commence par être prise la main dans le sac en train de se faire plaisir dans son lit. Qu’on se le dise, dans cette nouvelle adaptation libre de sa vie, l’impératrice autrichienne assume ses envies sexuelles. Et son interprète Dominique Devenport donne l’impression de bien s’amuser comme une Sissi ingénue qui croque la vie à pleines dents et qui va être forcée à mûrir. Forcément dans les thèmes abordés du consentement à la place de la femme, le Sissi de Sven Bohse tente de dépeindre une héroïne moderne et engagée mais malheureusement incomprise.
Le renouveau continue également dans le traitement de l’image : plongez dans ce milieu du XIXe avec une photo très moderne dont le fameux filtre bleu vert assez reconnaissable dans les séries d’aujourd’hui. Des chansons pop vont également venir rythmer les différentes scènes, et notamment celles du bal.
Globalement, cette nouvelle série perd de son côté princesse pour s’attaquer à un visage moins glamour de l’impératrice. Tombée amoureuse jeune, avec des relations familiales tendues, Elisabeth va grandir en étant peu populaire parmi le peuple autrichien. Les intrigues de la cour font un peu penser à La chronique de Bridgerton, entre coups bas politiques et romances interdites. Il ne s’agit pas (loin de là) d’une représentation historique, mais bien d’un produit de divertissement pur.
Si la part belle (bien qu’un peu caricaturale) est donnée à Sissi, François Joseph 1er souffre d’une renaissance bien différente. Adieu l’amoureux transi, place à de la masculinité toxique dans l’immaturité, la violence et le manque de communication. Pourtant c’est bien sur sa vie qu’on s’attarde, de sa manière de gérer les rebelles hongrois à ses effusions émotionnelles. Il devient un personnage plus complexe que sa future femme qui n’est au final perçue que par le prisme pseudo sexuel. L’attirance presque toxique entre les deux protagonistes rappelle 50 nuances de Grey à certains spectateurs, ou autres fictions avec ce genre de romances à danger. Et c’est sans doute l’une des raisons de son succès et de sa critique.
Tout comme la saga originale, les aventures de l’impératrice d’Autriche ne s’arrêteront pas là, puisqu’une saison 2 a été commandée.
Sissi est disponible sur Salto !