Avec Télé 7 jours, découvrez le programme qui fait l’actu à la télévision. Avec Emma Bovary, on retrouve une magnifique adaptation de l’oeuvre de Gustave Flaubert, tant par l’originalité du scénario, la qualité des décors, des costumes et le talent des comédiens.
« Jamais je n’aurais imaginé incarner à l’écran Emma Bovary. Si ma carrière devait s’arrêter là, je garderais au moins ce souvenir merveilleux… » Camille Métayer, Marseillaise de 23 ans, quasiment inconnue du grand public (elle n’a qu’un petit film d’auteur à son actif, Abrêves, tourné au printemps), vit un rêve éveillé. Non seulement elle a décroché un grand rôle, mais en plus elle joue l’héroïne de son roman préféré ! « Ce livre résonne en moi. Il a beaucoup compté dans ma vie. Sa lecture, quand j’étais adolescente, m’a orientée vers la littérature. La quête éperdue de cette femme pour donner un sens à sa vie n’a cessé, depuis, de me bouleverser. Et puis, l’écriture de Flaubert est magnifique », s’enthousiasme-t-elle.
Camille, qui termine, cette année, sa formation en art dramatique à l’École Claude-Mathieu, à Paris, ne s’attendait pas à décrocher si vite un rôle de cette envergure : « Des amis avaient eu vent d’un casting pour le rôle d’Emma Bovary. Sachant l’importance que ce roman a pour moi, ils m’en ont parlé. J’y suis allée surtout par curiosité. Et, contre toute attente, j’ai été retenue. » Il faut dire que la jeune femme dégage une sensualité toute latine, qui tranche avec l’image de l’héroïne froide et distante que donnait Isabelle Huppert dans l’adaptation, en 1991, de Claude Chabrol. » Le parti pris du réalisateur, Didier Bivel, était de montrer Emma dans l’éclosion de sa féminité et de son désir, qui fantasme sa vie et, peu à peu, s’effondre face aux petitesses de la réalité », précise la comédienne. Camille Métayer concède avoir quelques points communs avec son personnage : « Nous avons le même goût pour la littérature. J’ai, comme elle, une sensibilité à fleur de peau. Et puis, Emma est aussi comédienne, comédienne de sa propre vie. Elle est touchante parce qu’elle est sincère et entière. »
Restait à la comédienne débutante à se confronter aux « valeurs sûres » que sont Thierry Godard, qui incarne Charles Bovary, Dominique Pinon, qui joue M. Homais, le pharmacien ambitieux, et Grégory Fitoussi, dans le rôle de Rodolphe, le séducteur fatal. « J’étais intimidée, mais ils m’ont tout de suite mise à l’aise. C’était agréable, car nous avions de nombreux dialogues. J’ai beaucoup appris à leurs côtés. Leur bienveillance était d’autant plus rassurante que l’on était soumis à la contrainte de tourner vite. » Ce climat de confiance a aidé la jeune femme à aborder avec sérénité les différentes scènes érotiques : « J’appréhendais ce moment, mais j’ai été bien entourée. En fait, ce sont des chorégraphies, exécutées sans affect, avec un respect mutuel. Pour moi, ces scènes n’ont pas été les plus dures à vivre émotionnellement. Il m’a fallu aussi apprendre à monter à cheval et à danser la valse. J’ai adoré la scène du bal, on se croirait dans Sissi. »
En attendant de nouvelles propositions, celle qui a pratiqué la danse classique pendant plus de dix ans joue du piano, écrit, met en scène… et se consacre à la création de sa compagnie de théâtre. « Je prépare un spectacle autour du Petit Chaperon rouge, que nous présenterons à Avignon. » Avec Camille Métayer, un conte de fées chasse l’autre !
Article écrit en partenariat avec Télé7Jours par Hacène Chouchaoui