C’est parti d’une blague entre meilleures copines après avoir trop travaillé pour un projet d’étude, finalement la personnification des émotions de Chloé Ménager et Mathilde Laffont a pris la forme d’une websérie. On retrouve donc leurs « Jokers » comme elles les appellent dans une suite de 10 épisodes comiques. Présente au Festival de Luchon, Jokers concourt pour le Prix du Public Websérie. Aujourd’hui, on partage avec vous notre discussion avec Chloé, réalisatrice, co-productrice et co-scénariste de ce projet un peu perché et débordant de belles idées.
Pouvez-vous vous présenter et expliquer en quelques mots votre projet ?
Chloé Ménager, 23 ans, habitant à Paris, je suis maintenant diplômée de l’école de la Cité de Luc Besson Parcours Réalisation. J’ai, de plus, la chance d’assister Monsieur Dominique Farrugia en plus de mes projets de réalisation. Je suis réalisatrice, co-productrice et co-scénariste de Jokers. Nous sommes avec Mathilde Laffont, « sœurs de cœur » dans la vie et partenaires professionnelles pour notre websérie Jokers. Mathilde Laffont, 22 ans, habite à Paris et est comédienne. Elle est la co-productrice, co-scénariste et actrice principale de Jokers.
Quoi de mieux que notre pitch pour vous présenter notre projet : « Pas facile d’être une jeune femme de 20 ans, surtout quand vos émotions ne sont pas dans votre tête mais sous vos yeux… Parents, amour, ami(e)s, secrets, sexe : Mathilde a une vie normale. À un, ou plusieurs détails près : ses Jokers. »
Pourquoi choisir ce format en particulier ?
À l’heure où tout va vite, parfois trop, la websérie était le meilleur moyen de développer notre projet de façon instantanée et accessible à tous, rapidement. Nous avions envie de faire du contenu court et efficace et de viser un public assez large. Grâce au format websérie, Jokers traite des situations et sujets quotidiens d’une manière cocasse et burlesque à chaque épisode. Nous pouvions également tester plusieurs manières de réaliser, de nous faire plaisir en terme de jeu et d’écriture. Nous voyons la websérie comme un grand laboratoire, sans nous imposer de contraintes.
Comment s’est formée l’équipe ? Les acteurs ont-ils passé un casting ? Comment avez-vous recruté les techniciens ?
Bien avant de travailler ensemble, Mathilde et moi sommes meilleures amies. Je devais réaliser un court métrage dans le cadre de mes études à l’École de la Cité de Luc Besson. Et nous avons décidé de nous lancer dans cette aventure ensemble.
Après ce court-métrage Jokers, nous avons voulu le décliner en websérie afin de ne jamais mettre ce projet dans un placard et passer à autre chose. Nous estimions ne pas en avoir terminé avec cette idée, ni épuisé toutes ses possibilités… Nous avons donc gardé au maximum la même équipe du tournage de ce court-métrage, qui a en grande partie, répondu présente pour nous suivre de nouveau dans cette websérie.
Concernant les comédiens. Il n’y a pas eu de casting, tout a été fait au « feeling » grâce à nos contacts, et il s’est avéré que tous les comédiens correspondaient parfaitement à leurs personnages. Certains comédiens d’ailleurs se connaissaient d’avant (à part un comédien qui n’a pas voulu continuer l’aventure, d’ailleurs s’il nous lit : salut l’ami !).
Grâce à nos contacts, notre motivation et peut être à une certaine force de persuasion, nous avons réussi à embarquer tout ce petit monde dans cette aventure… L’équipe technique d’origine et ses nouveaux membres ont tous accepté de travailler bénévolement (comme tout le monde). Nous en sommes vraiment heureuses car ils sont tous professionnels et impliqués. L’équipe artistique et technique représente environ 25 personnes et c’est toujours un vrai bonheur de nous retrouver pour tourner.
Comment est venue l’idée de Jokers ?
Je devais réaliser un court métrage de fin d’études pour l’École de la Cité de Luc Besson. C’était quelque chose de très important car cela déterminait la validation de mon diplôme en réalisation. J’appelle Mathilde, nous nous retrouvons chez moi et après 34 cocas, 688 cafés et 45678 sushis et des tonnes d’idées gribouillées sur des papiers à la poubelle… On se disait que nous ne trouverions jamais d’idées mais on était certaines de vouloir faire de la comédie et montrer notre complicité dans un projet commun. On a arrêté de bosser, on a commencé à discuter de tout, surtout de rien et l’idée nous est tombée sur le coin de la bouille. On parlait de nos exs et on s’est dit : « T’imagines si tu le recroises et que ta colère prend la parole, que ta tristesse contrôle plus le truc, et qu’en même temps le cœur lui avoue tout… Ce serait chanmé ! »
C’était parti : l’idée d’une jeune femme entourée de ses émotions au quotidien. L’envie d’humaniser toutes ces petites voix qui inconsciemment nous parlent à tous, tous les jours. Laisser libre cours à ses émotions… C’est beau ! (Là vous êtes censés verser une petite larme.)
Que voulez-vous que les spectateurs retiennent de Jokers ?
Déjà qu’ils retiennent Jokers tout court… Sinon, retenir la bonne humeur de notre websérie. On aimerait aussi que chacun réfléchisse un peu à ses propres petits Jokers personnels en s’identifiant à Mathilde… Et pourquoi pas, leur donner vie ?
Une anecdote à raconter sur le tournage ? Un épisode marquant à tourner ?
Pendant un tournage, pour une scène, on devait faire jouer une bouteille de vodka (que Mathilde et la tristesse buvaient après s’être fait larguer). On avait donc demandé à l’accessoiriste que la vraie vodka soit mise de côté dans une autre bouteille avec écrit dessus « ATTENTION VODKA NE PAS BOIRE ».
Le temps passe… Et au fur et à mesure de la préparation, on trouve que nos ingénieurs du son sont sacrément… bancales et très zen. On s’est rendu compte que la vraie vodka avait été utilisée en guise d’eau dans la cafetière pour le café du matin. On a failli faire un coma éthylique général à 25 personnes. Au top !
Comment et pourquoi vous êtes-vous inscrits au festival de luchon ?
Parce qu’on veut être produits ? Nous savions la renommée de ce festival dont nous avions entendu parlé il y a longtemps. On espérait avoir plus de visibilité et faire connaître notre websérie à un plus large public. Rencontrer des professionnels du métier et recueillir des conseils, des avis, des propositions… Et surtout, pourquoi pas un producteur ? Au fait, on vous a dit qu’on cherchait un producteur ? Parce qu’on cherche un producteur !
Ça représente quoi pour vous d’avoir été sélectionné ?
Vous nous auriez vu… On avait 6 ans, on sautait partout comme des puces ! C’est une très grande fierté que notre travail soit apprécié et reconnu dans un sens. Nous sommes ravies de pouvoir montrer notre porjet dans lequel nous mettons toute notre énergie. Jokers c’est notre bébé, mais surtout une autoproduction. Avec Mathilde, on met nos économies à chaque session de tournage pour atteindre, on l’espère, un beau résultat, le plus professionnel possible.
Mais c’est une grande fierté aussi par rapport à notre équipe, car ils sont tous très impliqués et super pros. Nous sommes heureuses de pouvoir leur montrer que cela porte ses fruits ! (EH LES GARS ON EST À LUCHON !)
Instant pub : pourquoi est-ce que vous devriez remporter le prix du public ?
Alors : • Nous sommes une toute jeune série qui a encore plein de pistes à explorer, • Nous ne sommes pas produits et qu’avec peu on arrive à obtenir, on l’espère, un résultat de qualité (alors imaginez avec une production derrière nous), • On a encore des millions d’idées et d’envies pour faire évoluer et grandir Jokers, • Parce qu’on est tellement motivés… • …qu’on est plutôt sympas aussi… • …et que la comédie est un genre qui ne sera jamais assez reconnu ! Alors bon, rien que pour ça faudrait nous soutenir !
Dernière question : vous utilisez BetaSeries ?
Oui.