Disney+ se lance dans la série judiciaire. Disponible sur Hulu Outre-Atlantique, la mini-série de huit épisodes Dopesick créée et écrite par Danny Strong est disponible chez nous sur Disney+ dès le 12 novembre.
De la colère, de la tristesse, de l’empathie, beaucoup d’émotions remontent quand on regarde Dopesick, la mini-série de Hulu créée par Danny Strong. Si vous avez vu Game Change, vous connaissez le talent de Danny Strong (oui, Jonathan de Buffy contre les vampires) pour écrire des histoires ancrées dans la réalité avec un intérêt pour l’aspect politique. Cette fois-ci il s’inspire du livre de Beth Macy Dopesick: Dealers, Doctors and the Drug Company that Addicted America et s’attaque à Purdue Pharma, un labo connu pour avoir lancé l’OxyContin un anti-douleur addictif à partir d’oxycodone qui a contribué à la crise des opioïdes aux États-Unis. Ce produit a connu de nombreux documentaires, on pense notamment à The Crime of the Century qui explique en détails la naissance et les conséquences de la pilulle. Considéré comme la source de la mort de plus de 500 000 Américains, l’Oxy de son petit nom n’a toujours pas fini de sévir. Purdue est détenue par la famille Sackler, largement imbriquée dans le scandale.
Dopesick s’attelle à dénoncer la situation via le format d’un procès. Ce procès n’est pas réel et sert uniquement la fiction. Grâce à ce format, le spectateur se prend à l’enquête, au piétinement des personnages, aux drames personnels de ceux qui sont supposés être méchants, bref, le procès rend l’histoire bien plus passionnante. Très rapidement, Dopesick affirme son rôle, la série est là pour informer de ce qu’il s’est passé avec des personnages aux dialogues presque pédagogiques. En tant que spectateur, on apprend au rythme des épisodes des chiffres, des noms de véritables personnes qui ont été touchées ou qui ont aidé, pour arriver à la conclusion finale.
Dès le premier épisode, on saisit les enjeux quand l’un des procureurs adjoints expose la situation : le ground zéro de l’OxyContin est une région minière et cette drogue prescrite à tous, jeunes comme vieux, ne connaitra pas de frontière.
Les personnages s’inspirent de personnes existantes sauf pour ceux de la famille Sackler qui sont évidemment réels. En tout cas, les acteurs sont tous brillants, ce n’est pas à discuter. De Kaitlyn Dever (Unbelievable) dans son rôle de minière qui souffre au quotidien à Will Poulter qui connait des dilemmes moraux en tant que commercial pour la labo, et bien sûr l’incomparable Michael Keaton (Spotlight) en médecin de petite ville qui va vivre l’expérience au front. Mention spéciale à Phillipa Soo que les amateurs de Broadway connaissent bien comme la Eliza de Hamilton ainsi qu’à Will Chase.
De l’autre côté de la barre, c’est impossible de montrer de l’empathie pour Purdue tant leur capitalisme suinte de partout. Rendre des millions de personnes droguées pour se faire des milliards de dollars. Il faut s’accrocher et jusqu’à la fin, la colère ne disparait pas en voyant comment ils se sont faits de l’argent sur les overdoses des usagers.
Dopesick est un drame humain incontournable sur le sujet de la crise des opioïdes. Il sera difficile à regarder sans un serrement au cœur. Disponible dès le 12 novembre sur Disney+.
Cet article a été écrit dans le cadre d’un partenariat avec Disney+.