1946. La guerre est finie et Berlin est en ruines. Quatre nations se partagent la ville : les Russes à l’est, les Français au nord, les Britanniques à l’est et les Américains au sud. Chacun veut sa part du gâteau pour le contrôle de l’Europe. Et les cendres du conflit n’étant même pas encore éteintes que l’ombre de la guerre froide plane déjà sur le continent. Shadowplay raconte l’histoire de cet insidieux jeu de pouvoir qui se met en place alors Berlin entame sa lente reconstruction.
C’est dans ce contexte qu’on fait la rencontre de Max McLaughlin (Taylor Kitsch), un agent de la police de New York dépêché sur place pour remettre un peu d’ordre dans la police locale, sous la houlette du vice-consul américain Tom Franklin (Michael C. Hall). Une série de crimes atroces met tout le commissariat sur la piste d’un tueur surnommé Engelmacher (le faiseur d’anges), qui manipulerait de nombreuses pour son gain personnel.
À cette époque, Berlin est la capitale mondiale du crime : prés de 300 000 meurtres et viols sont recensés officiellement dans la ville, une facette de l’histoire peu reluisante et pourtant authentique. La nécessité de remettre sur pied une police est urgente alors qu’en coulisse, chaque nation tire la couverture et veut fragiliser ses opposants, la Russie en première.
Shadowplay dresse un tableau politique sous haute tension, avec de nombreuses parties prenantes qui agissent soit par peur, soit par intérêt. Si certains essaient de survivre avec leur trauma, d’autres le répriment en s’abandonnant à leur soif de vengeance. On plonge dans un monde complexe ou le chaos de l’après-guerre fait pousser des anges fallacieux, à l’instar de cet Engelmacher (incarné par Sebastian Koch de Homeland) qui profite de la fragilité des Berlinoises pour ses sombres desseins.
Måns Mårlind, que l’on connait pour ses nordic noirs (The Bridge, Jour Polaire), peint ici une fresque dure et violente sur une ville a littéralement mis plus de 15 ans à se reconstruire par les femmes qui composent désormais plus 90% de la population. Durant le festival de télévision de Monte-Carlo, pour lequel il était président du jury, le showrunner nous disait avoir voulu jouer avec ce contraste entre les ruines encore fumantes d’où émerge l’espoir chez les habitants sinistrés. Des propres mots de Måns Mårlind, « le changement commence dans l’obscurité« .
Shadowplay est diffusé sur CANAL+ à partir du 2 septembre les jeudis à 21H00 (2 épisodes/soirée), et disponible en intégralité sur myCANAL dès maintenant.
Article écrit dans le cadre de notre partenariat avec Canal+.