Alors que Michael Waldron fait l’actualité avec Loki sur Disney+, c’est un projet de longue date du scénariste qui voit le jour sur Lionsgate+ (anciennement Starzplay) à partir du 15 août. L’écriture de Heels a été initiée il y a plus de 10 ans, avec une production prévue en 2012 pour la chaine Starz. Si le projet n’a pas pu prendre vie à l’époque, il renait de ses cendres en 2017, toujours sur Starz, pour enfin mettre en image le sujet de coeur de Waldron : le monde du catch.
Dans Heels, on suit l’histoire de deux frères qui ont baigné dans le milieu du catch professionnel depuis leur tendre enfance. Jack (Stephen Amell, Arrow) gère la ligue indépendante d’une petite ville de Georgie, tout en étant l’une des têtes d’affiche. Face à lui, son rival sur le ring et son frère en coulisse, Ace (Alexander Ludwig, Vikings), dont l’aura auprès du public lui octroie des rêves de grandeurs. Les deux frères se partagent l’héritage de leur père, une ancienne gloire du catch, alors que Ace semble bien décidé à passer pro et quitter sa ville natale.
La série nous fait découvrir un monde un peu méconnu en Europe à travers l’histoire de cette petite ville où le catch est loin d’être le cash machine des événements plus médiatisés. On suit Jack alors qu’il s’attèle à l’écriture du script tout en étant investissant pour médiatiser les combats sur les réseaux sociaux, une double nécessité qui fait du personnage une figure d’autorité et un bourreau de travail. Bien plus qu’une série « sportive », c’est aussi l’histoire de cette petite ville que la série veut raconter, à travers ses gloires locales et leur passé.
En interview, Michael Waldron nous révèle qu’il s’agissait de son tout premier script, alors qu’il a depuis depuis travaillé sur des séries comme Community, Rick & Morty et évidemment Loki. Avec ses nombreux projets du moment, notamment chez Marvel, il a cependant du laisser les reines de showrunner à Mike O’Malley, acteur (Glee, Snowpiercer) devenu scénariste et producteur (Shameless), qui a su ainsi reprendre le flambeau pour mettre en lumière les dynamiques complexes de ce monde si particulier.
Le défi majeur selon Waldron était de trouver qui incarneraient ces deux frères : à la fois pour que leur lien du sang soit évident à l’écran, mais aussi pour qu’ils soient crédibles en tant que catcheurs. Steven et Alexander avaient à la fois cette alchimie et cette physicalité, en plus d’avoir une certaine aura auprès de tout cinéphile.
On ne peut s’empêcher de voir dans Heels un commentaire parfois acerbe sur le milieu du divertissement qui, même s’il est supposé être fun, ne doit pas l’être aux dépens de sa qualité, pour citer le personnage de Jack Spade. On reconnait là bien ici la patte d’un scénariste issu de l’écurie Dan Harmon avec une vision qui donne à Heels un relief supplémentaire, à l’intérieur et hors du ring.
