C’est mardi, et donc le jour de la chronique ! Pour rappel, chaque semaine, une série sera mise à l’honneur et présentée par un membre de BetaSeries ! Pour participer vous aussi, n’hésitez pas à envoyer un e-mail à marie@betaseries.com avec la série que vous souhaitez présenter et votre pseudo BetaSeries. Rendez-vous ensuite sur Twitter (@BetaSeries) et Facebook (/BetaSeries) pour lire ce que vos acolytes sérievores auront présenté. Cette semaine, dariaxcooper vous parle de la série Atlanta !
Diffusée en 2016 sur FX, Atlanta est une série du genre comédie dramatique qui n’a pour l’instant qu’une saison de dix épisodes à son compteur, mais avec une deuxième saison prévue pour 2018. On y suit la vie d’Earn, interprété par Donald Glover, jeune homme fauché qui découvre que son cousin, sous le pseudonyme de Paper Boi, est un rappeur lancé sur la route de la gloire (à sa propre vitesse) et qui va donc se proposer de devenir son manager.
Cette série, dont on entend trop peu parler à mon goût, est essentiellement portée par Donald Glover, créateur mais aussi auteur sur quatre épisodes ainsi que réalisateur pour deux épisodes. Homme aux mille facettes, vous connaissez peut-être Donald Glover sous son pseudonyme de rappeur Childish Gambino ; ou bien en tant qu’acteur dans la sitcom Community, où il joue Troy Barnes ; ou encore comme comédien avec son excellent stand-up Weirdo.
Donc avec cette série il nous montre une fois de plus l’étendue de son talent. Effectivement, il s’avère être un excellent auteur, comme il nous l’avait déjà prouvé en 2010 avec le script because the internet, écrit pour accompagner son album du même nom, dont on retrouve d’ailleurs quelques éléments dans Atlanta. Cependant, tout le mérite ne peut pas lui être attribué. En effet, il est accompagné à l’écriture par son frère, Stephen Glover, ainsi que Jamal Olori, Stefani Robinson et Fam Udeorji. Des noms assez peu connus donc, qui n’ont pas vraiment d’autres projets à leur actif, si ce n’est pour Stefani Robinson qui a aussi été autrice sur Man Seeking Woman. Il n’en reste pas moins que la série se démarque vraiment par son écriture brillante, ce qui lui a d’ailleurs valu d’avoir deux épisodes nominés dans la catégorie « Meilleur scénario sur une série comique » aux Primetime Emmy Awards de 2017. Puis d’un point de vue plus personnel, je peux vous assurer que le réalisme et l’humour se mêlent incroyablement bien, de manière à avoir un résultat vraiment efficace : hilarant mais aussi très touchant.
De plus, les personnages sont particulièrement bien construits et interprétés avec tout autant de talent. En effet, en tête d’affiche, en dehors de Donald Glover, on trouve Brian Tyree Henry, Lakeith Stanfield (Get Out, Straight Outta Compton) et Zazie Beetz (Deadpool 2). Un casting qui fait plaisir non seulement car il est composé de personnes relativement inconnu-e-s mais aussi car il est essentiellement noir. Et cela sert évidemment le discours de la série, qui nous met à la place d’hommes noirs en galère en plein Atlanta. Effectivement, Atlanta s’engage très fortement sur certains propos dont celui du racisme, naturellement, que ce soit celui qu’on vit au quotidien, à travers la vie des personnages qui nous est montrée ; ou bien celui du monde du divertissement, de manière plus subtile. En s’attardant un peu sur certains choix d’écriture ou de casting, on sent bien l’implication des auteur-trice-s elleux-même concerné-e-s par ces problèmes.
Puis, en plus du fond, la série est aussi très qualitative sur la forme. À la réalisation, en dehors de Donald Glover et Janicza Bravo pour respectivement 2 et 1 épisode(s), c’est Hiro Murai qui est aux commandes. Ayant surtout réalisé des clips avant ça (notamment pour des morceaux de Childish Gambino, d’ailleurs) il montre ici un vrai sens esthétique défini. Ainsi l’image, autant au niveau des cadres que des couleurs, est magnifique, notamment grâce au directeur de la photographie, Christian Sprenger, qui a aussi travaillé sur GLOW et The Last Man on Earth.
Donc ne cherchez pas plus loin : Si vous cherchez une comédie efficace qui arrive à être touchante, dans un format plutôt court (25 minutes) et pourtant riche dans le contenu, Atlanta est ce qu’il vous faut. Et si vous n’êtes pas convaincu-e-s par les quelques 600 mots que j’ai écrits sur cette superbe série, je peux rajouter qu’elle a reçu 19 récompenses sur 27 nominations, dont 2 Golden Globes. Je sais pas ce qu’il vous faut d’autre… Foncez !