À l’origine de la nouvelle création originale de Canal+, il y a le GEPAN, le Groupe d’études des phénomènes aérospatiaux non identifiés, un véritable organisme fondé en 1977 pour étudier et éduquer le public sur les ovnis. Si sa simple existence peut prêter à rire, elle est aussi le matériau idéal pour une série comme OVNI(s). On y suit Didier Mathure (Melvil Poupaud), un brillant ingénieur spatial qui se retrouve muté à la tête du GEPAN après l’échec du lancement de sa fusée. Comment un esprit aussi cartésien va-t-il se confronter au monde si particulier de l’ufologie ? D’abord cynique et clairement pressé d’en finir, il va peu à peu mettre le doigt sur un mystère qui semble dépasser l’entendement, en plus de toutes les lois scientifiques.
OVNI(s) est un véritable mélange des genres. La série est avant tout une comédie assumée dans toutes ses (boules à) facettes avec une galerie de personnages décalés. Chacun d’entre eux propose sa propre vision du phénomène ovni : Vera (Daphné Patakia), la standardiste un peu paumée, mais véritable atout pour le GEPAN, Rémy (Quentin Dolmaire) le geek et membre le plus investi dans la recherche de la vérité ou encore Marcel (Michel Vuillermoz) le doyen de l’équipe dont la fibre complotiste sera pour une fois d’une grande utilité au service.
Si l’histoire est inspirée de faits réels, toute intention de réalisme est balayée par le ton comique de la série, fortement inspirée de la bande dessinée des années 70. La mise en scène d’Antony Cordier est elle aussi très référencée, empruntant à la fois à Spielberg, Hitchcock ou encore Jacques Tati. Vous pourrez d’ailleurs retrouver une interview du réalisateur ainsi que des deux créateurs de la série, Martin Douaire et Clémence Dargent, vendredi sur BetaSeries la radio et en podcast.
Le personnage de Didier Mathure sert de véhicule narratif pour le spectateur avec sa logique implacable et ses méthodologies rigoureuses. Quand peu à peu, le doute s’installe, la série révèle ses intentions : celles de traiter le sujet ovni sans moquerie, avec un enthousiasme communicatif pour la science et l’émerveillement qu’elle peut susciter. Les créateurs nous expliquaient en conférence de presse vouloir raconter la véritable ruée vers l’or scientifique qu’était la conquête spatiale dans les années 70. Précisons que la série se déroule en grande partie au CNES, le centre national des études spatiales et qu’une telle histoire était donc l’occasion d’explorer un univers assez méconnu tout en s’emparant de la culture française à une époque aussi charnière.
Loin de n’être qu’une simple comédie de bureau, OVNI(s) veut dérouler son propre mystère au fil de ses 12 épisodes avec une enquête qui bousculera même les esprits les plus incrédules. En explorant le folklore de la science-fiction sous le prisme de la France des années 70, la série réussit son pari et nous emmène dans son univers loufoque et bariolé avec un plaisir non dissimulé. Vous n’aurez pas fini d’entendre parler d’ovnis : la série a déjà été renouvelée pour une saison 2 par Canal+.
Article écrit dans le cadre de notre partenariat avec Canal+.