Article écrit par Mathilde Dandeu.
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Pour la sortie évènement de la bande-annonce du film Freaky d’Universal Pictures, Kevin Elarbi s’est entretenu avec le réalisateur Christopher Landon !
Une bande-annonce aux allures d’un court-métrage, dans laquelle est transposée l’humour et l’horreur à travers les acteurs Vince Vaughn (True Detective S2) et Kathryn Newton (Big Little Lies, The Society) qui échangent leur identité. La jeune lycéenne se retrouve coincée dans le corps d’un meurtrier et lui dans celui de la jeune fille.
Kevin : Alors aujourd’hui, on vient de découvrir la bande-annonce du film Freaky, une bande-annonce de 2 minutes 50, qui ressemble plus à un court métrage qu’une bande-annonce. Le premier grand film de genre qui sortira dans un univers post-covid, a priori, alors comment tu te sens le jour du lancement international de la bande annonce ?
Christopher : Je suis très excité que la bande-annonce soit enfin sortie, on a tous travaillé très très dur pour ce film. Un film dont la post production a été faite de manière compliquée du à la crise sanitaire. Je suis donc très excité à l’idée de suivre un peu sur les réseaux sociaux la réaction des cinéphiles de films de genres à notre bande-annonce.
Et la bande-annonce ressemble plus à un court métrage de 2m50 qu’une bande-annonce normale, ça fait longtemps que je n’avais pas vu une bande-annonce comme ça aussi rythmée. Comment est-ce que tu as travaillé sur cette bande- annonce ? Est-ce que c’est toi qui l’as complètement créé ?
Pour être honnête avec toi, je dois rendre hommage aux équipes d’Universal, notamment aux équipes marketing. C’est eux qui ont fait cette bande-annonce. Évidemment j’ai eu mon mot à dire, mais c’est vraiment eux qui l’on fait et je dois dire que le travail est très réussi. Elle arrive à capturer le ton et l’humour du film sans en dévoiler toute l’intrigue.
Ce nouveau film qui sera en salles en décembre prochain, c’est un film librement inspiré d’un film très connu de ma génération qui s’appelle Freaky Friday avec Jamie Lee Curtis. Bien évidemment ce film Freaky n’est absolument pas similaire à Freaky Friday, c’est juste inspiré, mais néanmoins es-tu revenu sur le film « Freaky Friday » pour ce film là ? Est-ce que l’on va y voir des clins d’oeil ? Comment va se faire le parallèle entre « Freaky » et « Freaky Friday » ?
Oh tu sais « Freaky Friday » c’est pour moi le père de tous les films de genres qui parlent de changement de corps et de changement d’identité ou d’inversement de corps. C’est le film dont tout le monde parle le plus, puisque c’est le premier à avoir traité de ce sujet et à l’avoir traité brillamment.
Pour te dire la vérité, j’ai pris la décision de ne pas regarder de films qui parlaient de changement de corps ou le fait de posséder le corps de quelqu’un d’autre, puisque je ne voulais pas copier ou être trop inspiré par ces films. Et c’est quelque chose que je fais avec mes autres films, j’essaie d’éviter le plus possible de regarder des films qui ressemblent dans l’histoire ou dans la cinématographie à ce que j’ai envie de faire. J’aime entrer artistiquement très libre dans un projet. Je pense que le film aura du succès si les gens comprennent le mélange de deux genres : le genre Slasher movie et le genre comédie quelque chose de très difficile à faire au cinéma.
En tout cas la bande-annonce donne très envie de voir ce film. J’invite tous les gens à la regarder, elle est en ligne depuis aujourd’hui. Pourrais-tu me parler de tes films de références ? Justement tu viens de parler de films de genres, quels sont les films de genres qui pour toi ont fondé ta culture cinématographique ?
J’en reviens toujours aux mêmes cinéastes qui m’inspirent et m’ont toujours inspiré toute ma vie. Je pense notamment à Robert Zemeckis, réalisateur de « Retour vers le futur » et évidemment à Steven Spielberg. La société de production de Steven Spielberg, Amblin, a fait des films qui ont forgé toute ma vie.
J’aime l’énergie que dégagent ces films, notamment celle de « Retour vers le futur ». Et puis, je reviens vers tous les grands classiques de genres des années 70-80, les « Halloween » de John Carpenter qui m’a énormément influencé. Mais aussi le film « Vendredi 13 ». Évidemment je parle à chaque fois des versions originales des films. Au-delà de la peur et de l’émotion qu’ils suscitent, ces films m’ont inspiré, car ils racontent beaucoup de choses même dans la storytelling.
Ah je ne suis pas surpris que tu me parles de Zemeckis et de Spielberg, puisque c’est un humour très original qu’ils ont. Un ton très particulier, on ressent également des références à ce ton particulier dans tes films et même dans cette bande-annonce bien que tu es ton univers propre à toi. Et dans mes dernières questions, j’aurais aimé savoir qu’elles ont été les aspects les plus éprouvant sur cette production : l’écriture ? Le tournage en lui même ? Le montage ? La post-production en plein ère covid ?
Ah tu sais je pense que tous les films que l’on réalise sont éprouvants et sont difficiles, car c’est un travail de très longue haleine, de la pré-production à la post-production. Et puis il y a énormément de choses que l’on ne contrôle pas sur un film qui sont hors de notre contrôle et c’est arrivé sur ce film « Freaky ». J’ai eu beaucoup de problèmes avec la météo pour te dire la vérité. Et puis ça peut-être aussi quelque chose qui ne va pas techniquement, une caméra qui ne fonctionne pas, bref tous les jours a son lot de problèmes et de défis. Mais mon travail en tant que réalisateur c’est d’arriver à surmonter ces obstacles. Et puis je pense que tout le monde te dira la même chose, mais respecter le plan de travail avec un planning très strict est quelque chose avec lequel j’ai encore du mal, car j’ai beaucoup trop de choses à tourner en très peu de temps de tournage. Mais en même temps c’est un travail unique, c’est un travail plein d’excitation, c’est un travail qui te permet de collaborer avec des artistes talentueux qui t’inspirent tous les jours. Et ça c’est un vrai luxe de pouvoir travailler avec des gens aussi talentueux comme Vince Vaughn dans ce film.
Justement, comme tu parles de Vince Vaughn, cela fait longtemps que l’on ne l’a pas vu dans un rôle comme celui-là, un rôle comique, mais dans un film de genre. Même chose pour sa partenaire. Comment as-tu travaillé avec ces acteurs sur des personnages si compliqués à jouer puisqu’ils changent de corps ?
Quand j’ai écrit ce film, j’avais Vince et Kathryn en tête, je ne voulais aucun autre acteur. J’étais donc très content quand à la lecture du scénario ils ont accepté immédiatement de le faire et qu’ils ont adoré leur personnage et le script. On a beaucoup travaillé tous les trois en amont pour être sûr qu’il n’y ait aucune complication sur le tournage et qu’il soit complètement à l’aise avec leur personnage pour leur liberté de jeu. Je pense que l’alchimie entre les deux marche très très bien, mais pour être honnête avec toi nous avons beaucoup répété avant le tournage pour être sûrs que tout fonctionne sur le plateau et ne pas perdre de temps.
Car oui on répète aussi pour les films de genres. Cela permettait aux acteurs de passer du temps ensemble, d’apprivoiser leurs personnages, et d’apprivoiser surtout l’énergie entre les deux de manière à ce que ce soit très fluide sur le plateau. Car ces deux acteurs jouent deux rôles et les deux mêmes rôles, voilà ce qu’a été pour eux leur plus gros challenge. Et je pense que les spectateurs quand ils découvriront le film seront stupéfaits de la composition de Vince et de Kathryn tant ils sont convaincants dans chacun des quatre rôles.
Enfin ma dernière question, quel est votre film d’horreur préféré ? Pour reprendre une réplique célèbre d’un film de genre.
Je pense que c’est « Rosemary’s Baby » de Roman Polanski.
Je ne peux qu’approuver ce choix, merci beaucoup, Christopher Landon.
« Freaky » (Universal Pictures) en salles le 23 décembre en France.